TENSIONS - L'article 24 de la loi "sécurité globale" continue à diviser. Le contenu va être modifié, tout en maintenant son objectif de protéger les forces de l'ordre d'une "haine voilée" sur les réseaux sociaux, détaille Marlène Schiappa ce dimanche sur LCI.
Invitée du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, Marlène Schiappa, ministre de la citoyenneté, sous la tutelle du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, explique ce dimanche, les raisons pour lesquelles le gouvernement ne souhaite pas retirer pas l'article 24 de la très contestée loi "sécurité globale". L'objectif de cet article de loi est que "nous n'acceptons pas que des policiers, des gendarmes, soient menacés notamment sur les réseaux sociaux, rappelle-t-elle. Vous avez à l'heure actuelle des pages Facebook qui ont pour slogan 'un bon flic est un flic mort', qui appellent à la haine. Vous avez des policiers qui sont suivis jusqu'à chez eux."
Les appels à la haine sont, certes, déjà sanctionnés par la loi, "en revanche, quand vous postez une photo du policier en mentionnant son nom, son adresse, (...), puis en écrivant 'vous savez ce qu'il vous reste à faire', ce sont des appels voilés à la haine", dénonce la ministre avant de résumer, "nous ne voulons pas de ces menaces implicites".
Une réécriture en cours qui sera validée par le Sénat
C'est pourquoi, "une réécriture en cours a été annoncée, souligne-t-elle. On ne va pas garder l'article 24 tel qu'il était prévu initialement." "Il sera modifié considérablement tout en gardant, je l'espère, l'objectif de protéger les policiers et les gendarmes." Cette décision appartient désormais au Sénat.
"Ce n'est pas que nous sommes mal à l'aise avec la première version, poursuit Marlène Schiappa, mais nous voulons faire de la politique autrement, écouter et donner la parole. Donc quand des journalistes et des collectifs citoyens nous disent 'non, on n'est pas d'accord, il y des effets de bords, on a peur que ça atteigne la liberté de la presse', il faut l'entendre."
L'ONU alerte sur cette loi et l'utilisation de drones
L'ONU, également, demande de réviser cette loi sur l'insécurité jugée "incompatible" avec le droit international des droits de l'Homme, notamment pour le recours au drone pour surveiller, par exemple, les manifestations. Une question sensible.
La ministre reconnait en effet "la ligne de crête entre la sécurité publique et les libertés fondamentales. Là encore, le dernier mot revient au Parlement." "Il y a déjà des villes qui ont mis en place des drones. Je pense à Nice, explique-t-elle. Pour le Covid, il y a des drones qui passent et qui délivrent des messages qui rappellent les messages de sécurité (sans filmer)." "Maintenant, l'idée ce n'est pas que les drones rentrent chez vous. Je ne veux pas qu'on fasse peur aux gens", dit-elle en guise de conclusion.
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