Selon Eric Zemmour, l'Éducation nationale s'apprête à dispenser des cours sur les théories de genre à l'école.Pap Ndiaye et son cabinet s'en défendent, assurant avoir pour seul objectif de faire appliquer la loi de 2001 sur l'éducation à la sexualité en milieu scolaire.Le ministère s'applique toutefois à la rédaction de "fiches pratiques" pour aider les professeurs à prodiguer ces enseignements.
Le sujet est sensible, et il a fait son retour dans les articles de presse et les meetings politiques ces derniers jours. L’Éducation nationale va-t-elle prochainement s’attaquer aux stéréotypes de genre, et comment ? Alors que plusieurs médias ont annoncé que le ministère de Pap Ndiaye allait prendre des mesures ces prochaines semaines, le président de Reconquête, Eric Zemmour, a dénoncé dans son meeting de rentrée, dimanche, le "grand endoctrinement" des enfants à l’école, où "des intervenants extérieurs [apprennent] à votre fille de six ans que si elle le souhaite, elle peut devenir un garçon".
Qu’en est-il ? Contacté par TF1info, le cabinet de Pap Ndiaye nie "toute actualité sur le sujet" et parle de "récupération politique". "Ce qui est certain, c’est que l’Éducation nationale applique mal la loi de 2001 sur l’éducation à la sexualité, et face à ce constat, nous allons redonner des consignes pour que la loi soit appliquée", explique-t-on. Invité de Franceinfo ce lundi 12 septembre au matin, le ministre a également réfuté l’arrivée de cours sur la théorie du genre dans les programmes. "Ce que nous allons promouvoir, et il s’agit de respecter la loi, c’est l’éducation à la sexualité", a assuré Pap Ndiaye, qui écrivait pourtant dans sa circulaire de rentrée qu'il souhaitait faire la part belle aux "enjeux d'égalité" et que "la promotion de l’égalité entre les filles et les garçons et la prévention des stéréotypes sociaux ou de genre seront au cœur de ces démarches".
Depuis 2001, les élèves du primaire sont censés bénéficier de temps consacrés à l'éducation à la sexualité et ceux du secondaire d’au moins trois séances annuelles d’éducation à la sexualité, organisées par les professeurs, les conseillers d’éducation ou les infirmiers des établissements. Des intervenants extérieurs peuvent également être sollicités, s’ils bénéficient d’un agrément national ou académique pour dispenser ces cours. Mais "on ne confie pas les clés de l’éducation à la sexualité à d’autres que l’Éducation nationale", précise le cabinet du ministre, réfutant les arguments d'Eric Zemmour.
Des "fiches pratiques" à destination des professeurs
Toutefois, la loi de 2001 est appliquée de façon disparate dans les établissements. "Un rapport de l’inspection générale montre qu’il y a de grandes variations selon les écoles, les classes, les territoires. Nous devons donc améliorer cette situation pour des objectifs de santé publique, faire reculer les grossesses précoces ou lutter contre les maladies sexuellement transmissibles ; et des objectifs plus généraux qui sont liés aux discriminations, à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, la lutte contre les LGBTphobie, à une meilleure égalité entre filles et garçons", a expliqué le ministre.
Aussi, la seule actualité du ministère actuellement est la rédaction "de fiches pratiques" à destination des professeurs, pour leur donner toutes les clés pour mener à bien les cours d’éducation à la sexualité et faire face aux cas concrets de discrimination ou harcèlement qui pourraient se poser à eux, nous a expliqué le cabinet du ministre. "Nous constatons que si ces cours sont mal appliqués, c’est parce que les enseignants ne sont pas suffisamment informés, ne sont pas à l’aise et n’ont pas à leur destination les bons supports pour les aider. Le ministre souhaite armer les professeurs pour qu'ils puissent promouvoir l'égalité filles/garçons." Ces fiches sont rédigées en collaboration avec des spécialistes et des experts dans le domaine.
Malgré ses ambitions, le cabinet de Pap Ndiaye se défend de tout objectif chiffré et de contrôle de la bonne exécution de ces consignes. Il propose de faire une évaluation de l'application de la loi dans quelques années, pour "dresser un nouveau constat" à ce moment-là.
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