POLITIQUE - Ce soir, comme tous les soirs, dans "24 heures en questions", vous avez la possibilité de poser toutes vos questions à Bénédicte Le Chatelier et ses invités sur le thème du jour : le "en même temps" face au réel. Ils vous répondent dès 18h10.
En se présentant à l'élection présidentielle, Emmanuel Macron s'est lancé un défi de taille. Redonner confiance aux Français en la politique, après les quinquennats de Sarkozy et Hollande, qui ont énormément déçu, à commencer par leurs propres camps. Son credo, renouveler la politique, dans ses pratiques, ses idées, et ceux qui les portent. Pour cela, celui qui était inconnu du plus grand nombre deux ans auparavant a lancé un mouvement transpartisan, voulant rassembler à la fois des politiques de droite comme de gauche, des personnes de la société civile comme du monde associatif, En Marche. Cependant, pour réaliser le tour de force de remporter l'élection présidentielle en renversant l'ordre établi des vieux partis, Emmanuel Macron a joué un numéro d'équilibriste tout au long de la campagne. Sa technique, le "en même temps" : annoncer des efforts, mais également sa contrepartie ; une mesure et son contrepoint. Macron a ainsi pu concilier sur tous les sujets les doctrines qui s'y opposent depuis 50 ans. Désormais élu, Macron doit faire passer à ses promesses l'épreuve du réel... et les budgétiser. Ayant fait des 3% de déficit un dogme absolu de son début de quinquennat, le président sait qu'il faudra composer entre promesses de moyens supplémentaires, d'absence de hausse d'impôt, de gains de pouvoir d'achat ; et la réalité d'un budget qui s'annonce serré. Tous les ministères ont ainsi connu le fameux "coup de rabot", perpétuant la tradition de ses prédécesseurs d'utiliser les budgets de ministères, dont il avait promis la sanctuarisation pour certains, comme variable d'ajustement au moment de boucler le budget. De plus, certaines réformes n'aideront pas à équilibrer la balance : la suppression de la taxe d'habitation et de l'ISF représentera une forte perte de recettes tandis que la transformation du CICE en baisse de charges pénalisera également le volet "recettes". La question du financement de la sécurité sociale se pose également, avec des réformes comme l'extension de l'assurance chômage à tous les indépendants et aux démissionnaires, tandis que les charges sociales sont allégées. Le président perd de plus en plus la confiance des retraités, qui voient la hausse de CSG comme un véritable "choc fiscal" alors que le candidat Macron avait promis de ne pas augmenter les impôts. Ainsi, un grand nombre de politiques dénoncent les trop grands efforts demandés aux Français sans y voir aussi la compensation promise. Même François Hollande, qui s'était engagé à une certaine réserve, et François Bayrou, débarqué il y a à peine deux mois du ministère de la Justice, ont décoché leurs première flèches contre celui qu'ils ont soutenu. Beaucoup voient dans ces zigzags incessants une similitude avec son prédécesseur, incapable de trancher, et unissant tout le monde contre lui faute d'exprimer une position claire. Certains parlent même de "hollandisation" de la politique d'Emmanuel Macron. Alors, est-il possible de tenir des promesses faites dans le contexte d'une campagne électorale ? Trouvez-vous les efforts demandés par le président en vue de rentrer dans les 3% nécessaires ? Macron tombera-t-il dans le piège de la "hollandisation" ?
Pour poser vos questions à Bénédicte Le Chatelier et ses invités, rendez-vous sur Facebook ou sur Twitter avec le #24henquestions.
ALes invités :
Pierre DUMAZEAU
Journaliste politique – Valeurs Actuelles
Jean – Hervé LORENZI
Président du Cercle des économistes
Eric HEYER
Economiste - OFCE
Michèle COTTA
Editorialiste politique
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