Dans son plan en faveur de l'égalité femmes-hommes pour le quinquennat, le gouvernement souhaite le déploiement d'une structure d'aide aux victimes de violences dans chaque département.Son objectif est de porter à 100 le nombre de ces Maisons des femmes, calquées sur le modèle de celle de Saint-Denis, pionnière en la matière.
"On veut dans chaque département déployer une maison des femmes comme celle que nous avons visitée ce matin." Voilà ce qu'a déclaré la Première ministre Elisabeth Borne ce jeudi matin, en visite à la Maison des femmes Calypso du centre hospitalier de Plaisir (Yvelines). Elle venait confirmer la volonté du gouvernement de déployer ces structures d'accueil global sur tout le territoire, conformément aux promesses du plan pour l'égalité femmes-hommes dévoilé mardi par la ministre chargée de l'égalité femmes-hommes Isabelle Rome.
Dans ce dernier, on peut lire que l'objectif de l'exécutif est de "doter chaque département d’une structure médico-sociale de prise en charge globale des femmes victimes de tous types de violences, adossée à un centre hospitalier, et y généraliser le recueil de plainte". Le but est d'offrir aux victimes "un espace sécurisé de recueil de leur parole, d’accompagnement psychologique et juridique, d’information et d’orientation vers les partenaires (psychologues, médecins, associations d’aide aux victimes, policiers et gendarmes, tribunal, avocats…)".
Aujourd'hui, il existe 56 Maisons des femmes sur tout le territoire, et l'objectif du gouvernement serait de doubler leur nombre, pour parvenir à 100.
L'exemple de Saint-Denis
L'exécutif comprend de plus en plus l'importance de regrouper dans un même lieu tout ce dont ont besoin les femmes victimes de violences. C'est également l'idée du pack nouveau départ qu'il a lancé vendredi dernier, censé faciliter la séparation des victimes de leur conjoint violent en ne sollicitant qu'un seul et même interlocuteur, lui-même chargé de faire appel aux bons intermédiaires pour proposer formation, hébergement ou garde d'enfants. En France, la possibilité de porter plainte en dehors des commissariats est aussi une nouveauté, encore loin d'être accessible dans beaucoup d'endroits.
Ces structures prennent pour exemple la Maison des femmes de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), fondée en 2016 par la gynécologue Ghada Hatem. Elle prend en charge des femmes victimes de violences de toute nature ou en situation vulnérable, dont des personnes en très grande précarité. Depuis 2019, elles peuvent également y porter plainte. "Pouvoir déposer plainte aura un impact fort sur le sentiment de sécurité des victimes, et la confiance qu'elles accordent à la Maison des femmes facilitera cette plainte", avait déclaré Ghada Hatem, alors que le manque de formation des policiers et gendarmes pour recueillir la parole des femmes a souvent été pointé du doigt.
Dans ces structures, un parcours personnalisé est proposé aux femmes, adapté à leur situation et leurs besoins. Ghada Hatem estime qu'il peut durer entre six mois et deux ans, entrecoupé de rendez-vous réguliers avec un médecin ou psychologue. "L’idée, c'est de porter la patiente à bout de bras jusqu’à ce qu’elle n’ait plus besoin de nous", a-t-elle expliqué.
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