L'examen de la réforme des retraites débutera lundi dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.Les députés ont déposé quelque 20.000 amendements, dont 13.000 rien que pour La France insoumise.Accusés d'obstruction parlementaire, ses parlementaires s'en défendent.
Les députés vont-ils se priver de débat sur les retraites ? Le projet de loi du gouvernement portant la réforme très contestée d'Emmanuel Macron doit en principe être discuté dès lundi prochain dans l'hémicycle par les 577 députés. Ces derniers ont, sur le papier, jusqu'au 17 février minuit pour le discuter et le voter. À moins qu'il soit finalement présenté au Sénat dans sa version initiale. Et c'est plutôt cette option qui se profile, puisque quelque 20.000 amendements ont été déposés, dont 17.000 par la Nupes et 13.000 par La France insoumise, a-t-on appris jeudi. Accusés de faire de l'obstruction parlementaire, au risque de court-circuiter les débats, ses membres s'en défendent.
"Nous n'aidons pas à ce que l'affaire soit rapidement réglée parce que nous parlons de deux ans de vie. Chacun peut apprécier la stratégie. Moi, je trouve que c'est la bonne stratégie, qui consiste à faire du Parlement un lieu de résistance", a défendu le député de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière jeudi soir sur franceinfo. Il a notamment dénoncé l'opposition du Rassemblement national, qui a déposé très peu d'amendements (environ 200), une technique qui fait selon lui que "la discussion va très vite, le texte est adopté, et après, on peut toujours dire qu'on était contre, mais on n'a pas aidé à ce qu'éventuellement ça" échoue.
"L'obstruction parlementaire, c'est le gouvernement qui la produit"
L'argumentaire de La France insoumise consiste également à retourner contre le gouvernement l'accusation d'obstruction parlementaire. "L'obstruction parlementaire, c'est le gouvernement qui la produit. Nous sommes sur un texte essentiel pour la vie des Français, et le gouvernement nous dit que ça doit tenir en quelques jours", a expliqué la députée Aurélie Trouvé ce vendredi sur Public Sénat, en référence au véhicule législatif choisi par l'exécutif, un texte budgétaire qui limite à 50 jours les débats au Parlement et n'impose pas que le texte soit voté par les deux chambres pour être adopté à l'issue de ce délai.
"Ce n'est pas à nous de retirer nos amendements parce qu'on a un gouvernement qui utilise un 47.1, c'est-à-dire un 49.3 déguisé, et qui nous empêche d'avoir le temps nécessaire", a-t-elle estimé. "Le gouvernement aurait pu choisir un débat parlementaire qui s'étale autant qu'il faut pour débattre correctement ce texte. Le gouvernement a voulu court-circuiter les mobilisations (…) avec un débat parlementaire qui soit le plus court possible."
Alors que LFI avait un temps menacé de déposer 75.000 amendements sur ce projet de loi, ses députés se sont donc limités à 13.000. Mais sont-ils tous essentiels ? Oui, assurent-ils. "Ces amendements sont sur le fond du texte. Nous avons fait des propositions échelonnées pour pouvoir faire bouger le texte", a expliqué la députée de Seine-Saint-Denis. "Ce sont tous des amendements de proposition, et notamment pour financer" la réforme, a abondé Aymeric Caron. "La tactique, c'est simplement qu'on fait des propositions à travers ces amendements, il n'y a pas d'amendements farfelus, ce qui peut exister parfois", a ajouté l'élu de Paris.
Après quelques minutes d'étude des amendements, de nombreux consistent à demander la suppression d'articles ou d'alinéas à l'intérieur des articles du projet de loi. Chaque amendement étant déposé par la majorité voire l'ensemble des 75 membres du groupe LFI (74 plus Adrien Quatennens, qui siège désormais parmi les non-inscrits), cela accroît fortement leur nombre, sans que le fond ne soit différent.
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