FINANCES PUBLIQUES - La crise sanitaire a globalement coûté à l'État plus de 160 milliards d'euros l'an dernier, a indiqué mercredi le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt, en précisant qu'étant donnée sa persistance, ce chiffre "n'est pas définitif".
Une addition qui risque de continuer à monter. Au cours des questions au gouvernement au Sénat, le ministre des comptes publics, Olivier Dussopt, a dévoilé, mercredi 17 mars, le coût de la crise sanitaire en 2020. Près de 160 milliards d’euros se sont envolés, soit près de 7% du PIB français.
"Entre les pertes de recettes et les dépenses que nous avons engagées pour faire face à la crise, que ce soit pour l'État en termes de dépenses, pour la Sécurité sociale en termes de pertes de recettes liées à la baisse de l'activité, le coût (...) peut être estimé autour de 160 à 170 milliards d'euros", a déclaré le ministre devant les sénateurs.
La pandémie n'étant toujours pas contenue, l'immunité offerte par les vaccins étant encore un horizon lointain et avec plusieurs mécanismes de soutien d'urgence aux entreprises et aux salariés toujours en place, "ce chiffre n'est pas définitif", a-t-il précisé.
Le détail des comptes
En janvier, le ministère de l'Économie avait déjà indiqué que l'État (hors Sécurité sociale) avait engagé près de 42 milliards d'euros de dépenses d'urgence en 2020, dont près d'un tiers pour le chômage partiel et un quart pour le fonds de solidarité. À ce chiffre s'ajoute un manque à gagner de plus de 37 milliards d'euros de recettes fiscales (TVA, impôts) par rapport aux prévisions valables avant l'apparition du virus.
Un bilan valable uniquement pour 2020. Cette année, de nouvelles dépenses liées à la crise seront engagées à mesure que l'épidémie continue de progresser, notamment pour la vaccination, l'indemnisation du chômage partiel ou encore le fonds de solidarité.
Reste à savoir, en plus, combien la pandémie va coûter à la Sécu, qui couvre une partie des dépenses exceptionnelles liées à la pandémie, des masques, aux tests en passant par les arrêts de travail. "Nous ne pouvons pas répondre à cette question de la date de fin du quoi qu'il en coûte", a estimé Olivier Dussopt mercredi, tout en soutenant une levée progressive des aides "pour revenir à un niveau plus soutenable de dépenses publiques".
Les finances publiques ne sont pas totalement en berne a noté le ministre au cours de son intervention. Il y voit même "un signe d'espoir". "Au mois de janvier, nous avons encaissé au niveau de l'État une TVA pour 19,4 milliards d'euros. C'est deux milliards de plus que ce que nous imaginions, ce qui prouve que l'économie résiste bien, et c'est à 100 millions près le même niveau de TVA qu'en janvier 2020", a-t-il détaillé.
Un autre motif d'espoir, la vaccination. Dans une interview au journal Les Échos, Olivier Dussopt insistait, mardi, sur l'importance de la campagne en cours, "le meilleur investissement public qui puisse être réalisé", selon lui. La fin de l'épidémie est l'objectif numéro un pour l'économie. "Dès lors que nous pourrons lever les restrictions à l'activité, il y aura un rebond", veut-il croire.
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