Le port de l'uniforme à l'école s'invite une nouvelle fois dans le débat politique.À droite et à gauche, qui est pour, qui est contre ?
Il s'invite très régulièrement dans les débats. Le port de l'uniforme à l'école fait de nouveau son retour dans l'actualité ce jeudi. La Première dame Brigitte Macron a indiqué être pour dans une interview au Parisien et le Rassemblement national l'a mis au programme de sa niche parlementaire. L'occasion de faire le point sur les pro et les anti-tenue unique à l'école, la classe politique s'organisant assez facilement en trois catégories : la droite et l'extrême droite sont pour, la gauche est contre et la majorité divisée.
"Lutter contre une forme d'attaque de la laïcité"
Le Rassemblement national, qui a mis la question au programme de l'Assemblée nationale ce jeudi, est pour pour gommer les différences sociales et les opinions politiques et religieuses des élèves. "Ca permet de ne pas afficher les différences sociales" et ça permet de "lutter contre une forme d'attaque de la laïcité aujourd'hui menée principalement d'ailleurs par l'islam radical", a expliqué le député RN Laurent Jacobelli ce jeudi sur RFI.
Sur ce point, le RN est rejoint par la droite. Le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau a rappelé que son groupe portera prochainement une telle proposition au Sénat, et qu'il s'agit d'une mesure essentielle "pour préserver nos enfants, à la fois du communautarisme et du consumérisme". Lors des débats pour la présidence LR, tous les candidats dont le nouveau patron du parti Eric Ciotti proposaient le retour de l'uniforme, Aurélien Pradié souhaitant même l'imposer jusqu'à l'université.
Au sein de la majorité aussi, on trouve des partisans de l'uniforme à l'école. En juillet 2021, la secrétaire d'Etat chargée de la Jeunesse Sarah El Haïry estimait que "l’uniforme permet une certaine énergie, une certaine appartenance à un collectif" et se montrait favorable à son instauration "quand les parents et l’établissement [y] sont favorables". L'entourage de la secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté Sonia Backès, présidente de la province sud de Nouvelle-Calédonie où l’uniforme est généralisé, jugeait également cette mesure utile auprès du HuffPost, "pour des raisons d’égalité réelle", "pas pour des raisons de laïcité, mais bien d'égalité".
Pap Ndiaye ne veut pas de loi à ce sujet
En revanche, interrogé ce jeudi sur Sud Radio, le député Sacha Houlié, s'y est dit "profondément opposé". "Ca n'apporte aucune mesure d'égalité, aucune (et) en termes de laïcité, cette mesure assez sévère et définitive, incitera les lycéens et les collégiens à faire exactement le contraire", a-t-il argumenté. Sa position est partagée par le ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye qui ne veut pas "ouvrir ce débat, en tout cas à l'échelle nationale". "Je ne veux pas de loi à ce sujet. Imposer l'uniforme à tous les élèves, c'est non", a-t-il indiqué la semaine dernière sur BFMTV, laissant la possibilité aux établissements de l'instaurer au niveau local. Renaissance a lancé un groupe de travail sur le sujet à l'Assemblée nationale.
À gauche, pas vraiment de débat, les membres de la Nupes sont contre. "Ce que nous montre l'Insee, c'est qu'il y a une non-mixité scolaire qui se met en place (et qui) s'aggrave et s'approfondit", a réfuté le député LFI Alexis Corbière jeudi sur France 2. "Il y a 20% des enfants qui sont dans les établissements privés (et) l'indice de positionnement social démontre que le privé accueille les catégories les plus favorisées. Ce n'est pas parce que vous portez le même T-shirt et la même jupette que vous réglez le problème", a-t-il tranché. "Pour réduire les inégalités scolaires, inutile de créer un uniforme, juste besoin d’investir massivement dans l’école publique, correctement payer les enseignant·es", a tweeté de son côté la députée écologiste Sandrine Rousseau.
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