"La France ne supportera pas un autre quinquennat" de Macron, estime Bruno Retailleau

Publié le 17 décembre 2020 à 10h56

Source : TF1 Info

PRÉSIDENTIELLE - Le président du groupe LR au Sénat, candidat putatif à la présidentiel, assure qu'il "se rangera derrière celui ou celle qui sera le ou la mieux placé(e)" à droite en vue de l'élection de 2022. Avec l'objectif "de casser le face-à-face entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron".

C'est une première étape dans la bataille de 2022. Mercredi 16 décembre, le bureau politique des Républicains a entériné la méthode de désignation du candidat de la droite lors de la prochaine élection présidentielle. La priorité va désormais à l'émergence d'un candidat naturel, en dépit de la proposition de Bruno Retailleau d'organiser une primaire. "Nous avons brisé le tabou de la primaire", se félicite toutefois le président du groupe LR au Sénat sur LCI (voir vidéo en tête de cet article). "Il y a eu un grand succès en 2016. Si nous avons échoué, ce n'est certainement pas pour la primaire. Quand il n'y a pas de candidat qui s'impose, la démocratie est ce que nous avons inventé de mieux."

Selon Bruno Retailleau, pour être candidat naturel, "il faut avoir deux qualités". D'abord, "nous devons l'emporter", donc ce candidat doit bénéficier d'une "série de sondages qui le donnent autour de 20%, seuil de qualification pour le deuxième tour". "Il faut aussi que ce candidat puisse rassembler la droite, puisse être un point d'équilibre idéologique de l'ensemble des droites", poursuit le sénateur de Vendée.

Soutenir Xavier Bertrand ? "Pourquoi pas, mais..."

Depuis plusieurs mois, de nombreux noms circulent parmi les candidats potentiels des Républicains, dont celui de Xavier Bertrand. Bruno Retailleau, qui ne cachait pas son envie de se présenter lors de la primaire, serait-il prêt à le soutenir ? "Pourquoi pas, mais Xavier a quitté le parti", rappelle-t-il. "Moi, j'ai fait le choix d'y rester. Il y a un peu un paradoxe que de grands responsables de LR aillent si tôt vers quelqu'un qui a quitté ce parti. Ce n'est pas ma conception des choses : quand il y a une tempête, on doit rester sur le navire, c'est aussi une question de loyauté pour nos militants."

Toutefois, le patron du groupe LR au Sénat semble prêt à s'engager derrière le président de la région Hauts-de-France si ce dernier est plébiscité. "Je me rangerai derrière celui ou celle qui sera le ou la mieux placé(e)", assure Bruno Retailleau, avant d'évoquer d'autres noms. "Il peut aussi y avoir Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez, Nicolas Sarkozy s'il le souhaitait, peut-être dans un revirement François Baroin... Mon souhait est de casser le face-à-face qu'on nous annonce entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. La France ne supportera pas un autre quinquennat avec Emmanuel Macron, qui a semé à la fois le désordre et la discorde. Il aura un des plus mauvais bilans des présidents de la Ve République."

Le sénateur conteste notamment les mots qu'emploie le chef de l'État en fonction des circonstances. "Lorsqu'il est devant un public, il s'adapte", regrette l'ancien soutien de François Fillon en 2017. "Un jour, il reçoit les syndicats de policiers, et il leur dit 'vous êtes les plus beaux'. Le lendemain, devant Brut, pour des jeunes qui pensent que les policiers, c'est horrible, il dit qu'il y a peut-être des contrôles au faciès, sous-entendu racisme systémique." De plus, "tantôt il est pour le nucléaire, et ensuite il va fermer Fessenheim", déplore-t-il. "Ce 'en même temps' devient un double langage, désappointe les Français et fait monter la colère. Cela décrédibilise la parole publique. Il ne rend pas service à la vie civique française."

Retailleau "ne fait pas confiance" au gouvernement pour la stratégie vaccinale

Bruno Retailleau, qui refuse qu'Emmanuel Macron soit le candidat de la droite comme l'avait proposé Christian Estrosi, affirme ses valeurs. "Ma droite est gaulliste, régalienne, veut remettre de l'ordre, aime la liberté", détaille-t-il. "C'est aussi une droite écologique." En ce sens, est-il favorable à la proposition du président de la République d'inscrire la protection de l'environnement dans la Constitution via un référendum ? "J'attends la formulation, les mots sont très importants", répond Bruno Retailleau, qui refuse qu'on juge son opposition "pavlovienne". "Nous avons voté 70% des textes de loi proposés par le gouvernement de Monsieur Macron", rappelle le sénateur.

Enfin, Bruno Retailleau est également revenu sur la stratégie vaccinale française, que le gouvernement doit présenter ce jeudi au Sénat. "Pour l'instant, je ne fais pas confiance" dans l'exécutif pour le vaccin, admet-il. "Les Français n'ont d'ailleurs pas totalement confiance, puisqu'il y a eu l'affaire des masques, l'affaire des tests... Chaque phase de l'épidémie a été marquée par un peu d'impréparation", dénonce l'élu de Vendée. "Je ne ferai pas de procès d'intention, mais la confiance est quelque chose de clé."


Idèr NABILI

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