RÉTROPÉDALAGE - Après s'être exprimé contre l'amendement qui proposait d'allonger le congé de deuil parental, provoquant une nouvelle crise dans la majorité, les députés LaRem et Modem vont finalement proposer à l'Assemblée d'étendre cette période à trois semaines.
Après les couacs à répétition concernant le congé de deuil parental, vient le temps de la rédemption. Jeudi 30 janvier, la majorité LaREM avait rejeté un amendement à l'Assemblée nationale visant à instaurer un congé parental de douze jours au lieu de cinq après la perte d’un enfant mineur. Une décision qui suscita l'émoi de toute la classe politique, à droite comme à gauche.
Après avoir mis en avant le "coût pour les entreprises" que représenterait un tel allongement, le gouvernement fit machine arrière et promis un "texte plus ambitieux". Ce sera chose faite. La majorité LaREM présentera aujourd'hui en conférence de presse une nouvelle proposition : un congé de trois semaines.
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Un congé de trois semaines sera proposé
Après d'âpres discussions, le groupe LaREM à l'Assemblée nationale suggère "un plan global pour les parents endeuillés" qui inclura "un congé universel de trois semaines pour tous les actifs", soit quinze jours ouvrés contre cinq aujourd'hui. Seront donc concernés, les salariés du privé, les fonctionnaires et les indépendants.
"Sur ce sujet comme sur tous les autres nous voulons maintenant prolonger les discussions avec les associations, les partenaires sociaux et les sénateurs", explique un député membre du groupe. A priori, la proposition sera soufflée aux sénateurs - à majorité Les Républicains - afin qu'ils adoptent un nouvel amendement en ce sens. "Cela fait partie de ce que nous proposons de discuter de façon ouverte avec les autres groupes de l'Assemblée et du Sénat. Il faut avancer groupés et le pays ne doit pas se diviser sur un sujet comme celui-là." Quant à son financement, il sera assuré par "la solidarité nationale" nous explique-t-on... et non plus par les seules entreprises.
Apaiser les tensions au sein de la majorité
Les députés LaREM n'avaient pas apprécié la petite phrase d'Emmanuel Macron qui réclamait aux élus de sa majorité "de faire preuve d'humanité". De leur côté, les députés expliquaient qu'ils avaient seulement voté contre l'amendement par discipline parlementaire, et parce qu'un autre texte, plus complet d'après eux, était en préparation. Et non par manque d'empathie à l'égard des familles endeuillées. Ce qui n'explique toujours pas pourquoi l'existence de ce texte n'avait pas été évoquée pendant le débat houleux qui avait abouti au rejet du texte.
Emmanuel Macron doit recevoir, ce mardi 11 février, les parlementaires LaREM à l'Elysée. Une énième tentative pour recoller les morceaux.