"La Nupes est en péril" : Mélenchon s'inquiète d'une division de la gauche pour les Européennes

par F.S.
Publié le 5 juin 2023 à 9h25, mis à jour le 5 juin 2023 à 16h56

Source : Sujet TF1 Info

Jean-Luc Mélenchon s'inquiète de l'avenir de l'union de la gauche, jugeant "possible" une fin de la Nupes si la gauche part divisée aux Européennes.
Une telle fracture ferait courir le risque d'un éclatement de l'alliance conclue en mai 2022, estime-t-il.
"Rien ne justifie de tuer l'espoir", a réagi le premier secrétaire du PS Olivier Faure, défendant la Nupes.

L'entente a du plomb dans l'aile. Face à l'échec des tentatives de négociations, l'heure est aux avertissements. Dans un entretien accordé à 20 Minutes, Jean-Luc Mélenchon a jugé ce dimanche 4 juin que si la gauche proposait des listes séparées aux Européennes, elle faisait courir le risque d'une fin de l'alliance Nupes, conclue en mai 2022. 

Mélenchon souhaite un "signal positif" aux Européennes

Car certains leaders de cette union de la gauche, composée de quatre membres - LFI, PS, EELV, PCF - ne souhaitent pas renouveler l'expérience de la présidentielle au scrutin européen, qui se tiendra du 6 au 9 juin 2024. Malgré la proposition de LFI de mettre les écologistes en tête de liste, parti traditionnellement plébiscité lors de ces élections, la direction des Verts entend proposer sa propre liste. "Je défendrai la Nupes autant qu'il le faudra", mais les Européennes "sont un scrutin proportionnel à un tour, une des seules élections où on peut voter comme on veut", a plaidé mercredi Marine Tondelier, patronne d'EELV. Les socialistes appellent quant à eux à un débat sur le sujet à l'automne.

Les diviseurs seront sanctionnés dans les urnes
Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise

Interrogé sur l'hypothèse d'une fin de l'alliance de la gauche dans le cas de l'absence d'une liste commune, l'ancien candidat à la présidentielle a rétorqué qu'un tel scénario était "possible". "La Nupes est en péril si elle n'est même plus un accord électoral", a-t-il argué, avec le cap de 2027 à l'esprit. "S'il n'y a pas d’union aux Européennes, il n'y en aura pas non plus aux municipales. Pourquoi y en aurait-il une à la présidentielle ?" Un avertissement à destination des autres partis politiques dont il accuse certains membres d'avoir des "petits intérêts". "Oui, nous sommes différents sur l'Europe", a reconnu Jean-Luc Mélenchon, lui-même ancien eurodéputé. Mais il a appelé à se fonder sur le "programme partagé" signé dans le cadre des législatives. "Qui peut vouloir rater l'occasion d'arriver en tête et d'envoyer un signal enthousiasmant à toute l'Europe ? Les diviseurs seront sanctionnés dans les urnes", a-t-il prévenu.

Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a réagi à ces propos ce lundi via un tweet. "La Nupes appartient aux millions de Françaises et de Français qui veulent le rassemblement de la gauche et des écologistes. Elle doit grandir et s'élargir", a-t-il écrit. Pour lui, "trop longtemps la division a servi la droite. Demain elle pourrait servir l'extrême-droite. Rien ne justifie de tuer l'espoir". Olivier Faure est un défenseur de cette alliance, contrairement aux chefs d'EELV et du PCF il dit vouloir discuter de la possibilité d'une liste commune aux élections européennes de 2024, mais en se mettant d'accord au préalable sur un projet. 

Pour faire vivre l’union mieux vaut éviter d’entretenir des malentendus sur les propos d'Olivier Faure."
Corinne Narassiguin

Dans un nouveau tweet, Jean-Luc Mélenchon a fait mine de comprendre qu'ils étaient tous deux sur la même longueur d'onde, se disant "heureux de retrouver Olivier Faure d'accord avec moi pour une liste commune Nupes aux Européennes". Et son premier lieutenant Manuel Bompard a renchéri : "oui, il faut cesser les divisions artificielles et boutiquières. Mettons nous à la tâche pour faire grandir la Nupes aux élections sénatoriales et européennes". Mais Corinne Narassiguin, secrétaire nationale du PS, a aussitôt souligné que "pour faire vivre l’union mieux vaut éviter d’entretenir des malentendus sur les propos d'Olivier Faure. Pour construire une coalition gagnante pour 2027, la pression permanente sur les partenaires ne permet pas d’avancer"

Ces échanges arrivent alors que ce week-end a été rythmé par les offensives politiques. Invitée de LCI, Clémentine Autain a expliqué que le "rapport de force issu de la présidentielle" montrait que le candidat envisageable pour 2027 devait venir des rangs Insoumis. Face à cette éventualité, certains membres issus des rangs Socialistes comme Benoit Hamon ou Anne Hidalgo se sont réunis à Montpellier. Pour eux, le message est clair, ils veulent s'organiser en dehors de la Nupes, plaidant pour une alternative à Jean-Luc Mélenchon. Mais au sein même de ces rangs, certaines figures nourrissent leurs propres ambitions et pourraient se retrouver en concurrence. Quant à savoir le rôle que pourrait jouer le leader Insoumis dans quatre ans, le principal concerné n'a pas voulu exclure "totalement" une candidature. 


F.S.

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