GAFFE QUAND MÊME - Interviewé en marge de l'Assemblée des Nations unies à New York, François Hollande a indiqué prendre très au sérieux l'hypothèse que Donald Trump devienne président des Etats-Unis
N'allez pas croire que François Hollande prend Donald Trump à la légère. Là où la tentation serait grande, devant les exclamations en tout genre du candidat républicain à l'élection présidentielle américaine, de ne pas le prendre au sérieux, le président français n'entend pas négliger l'hypothèse que ce dernier accède à la Maison Blanche.
"C'est une possibilité, et même, pour certains, une probabilité", a-t-il dit au micro de "Quotidien", mercredi 21 septembre, en marge de l'Assemblée des Nations unies à New York
. @fhollande s'exprime pour la 1ère fois sur la probabilité que Donald Trump devienne président des USA ▶️ https://t.co/4Hcku52x7q #Quotidien pic.twitter.com/taoZ7SuoHp — Quotidien (@Qofficiel) 21 septembre 2016
"On fait comme si le peuple était bien informé et prenait toujours la bonne décision. Mais la démocratie, ça peut aboutir à des choix qui sont pas forcément ceux qu'on avait prévus." Et le président de prendre en exemple le Brexit comme preuve de ce que le peuple ne prendrait pas toujours la bonne décision : "Tout le monde pensait que c'était impossible que les Britanniques décident de partir", malgré des sondages qui n'ont jamais donné clairement le clan pro-européen gagnant.
C'est pas possible d'entendre ça en France ?
François Hollande
C'est le populisme de la droite et de l'extrême droite qui est au coeur de la sortie présidentielle. Et le chef de l'Etat ne se limite pas au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. "Les propos que tient Donald Trump, la confusion qu'il fait entre l'immigration, le terrorisme, la façon dont il se sert de l'islam... Et en France, c'est pas possible qu'un parti d'extrême droite soit le premier dans les scrutins qu'on a connus ? C'est pas possible d'entendre cette dérive du discours ?" fait-il mine de s'interroger, dans une réference claire à la rhétorique et aux succès électoraux de Marine Le Pen et du Front national.
La n°1 des sondages pour la présidentielle n'est pas la seule dans la ligne de mire de François Hollande, qui continue son anaphore sous la forme d'un tacle à son rival Nicolas Sarkozy et à la surenchère sécuritaire de la droite après les attentats de Nice : "C'est pas possible d'entendre des discours qui laissent penser qu'il faut suspendre la Constitution, les conventions internationales ? [Trump président] ça aurait des conséquences, mais le populisme, ça existe partout."
On doit être à la hauteur de son Histoire
François Hollande
Pour contrer cette lame de fond, qu'il attribue à "la peur, les attentats, les réfugiés, etc." et "une population qui se demande s'il ne faut pas mieux verrouiller", François Hollande prône un retour aux fondamentaux, partagés avec les Etats-Unis : "Nos révolutions, fondées sur le droit, la liberté et la démocratie [...] On doit être à la hauteur de son Histoire".
Une sortie sérieuse, sans "petites blagues", sur le même ton que les rares déclarations faites par le président français sur son potentiel futur homologue américain. En juillet, il renvoyait dans les cordes un Donald Trump qui estimait, après les attentats de Nice et de Saint-Etienne-du-Rouvray, que "la France [n'était] plus la France". Et début août, il avait confié que "les excès de Trump" lui donnaient des "haut-le-coeur", après que ce dernier s'était attaqué à la famille d'un soldat américain musulman mort au combat.
VIDÉO - Hollande répond à Trump : "La France sera toujours la France"
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