La réforme des retraites sera votée "d'ici l'été prochain", annonce Edouard Philippe

par Antoine RONDEL
Publié le 12 septembre 2019 à 14h05, mis à jour le 12 septembre 2019 à 14h18
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Source : TF1 Info

CALENDRIER - Le Premier ministre a présenté ce jeudi l'agenda et la méthode du futur projet de réforme des retraites. Désireux de rassurer le plus possible ses interlocuteurs et les Français, il a renvoyé à la fin de l'été 2020 l'examen et le vote du projet de loi à l'Assemblée nationale. Des "consultations citoyennes" auront lieu jusqu'à la fin de l'année.

La réforme des retraites, c'est pour bientôt.... mais ce n'est pas exactement pour tout de suite. Invité à présenter le projet discuté depuis un an et demi par Jean-Paul Delevoye, Edourd Philippe a indiqué, jeudi 12 septembre, que le projet de loi réformant notre régime par répartition serait discuté "d'ici la fin de la session parlementaire de l'été prochain". Ce vote sera précéde de "consultations citoyennes" dans tout le pays dont le modus operandi n'a, pour autant, pas été dévoilé. 

Une prudence qui ne surprendra pas, devant les nombreuses craintes suscitées par cette réforme à venir, qui doit notamment mettre fin aux régimes spéciaux et instaurer un système de calcul universel des pensions de retraite. "Nous sommes décidés à prendre tout le temps nécessaire", a tenté de rassurer le premier ministre devant le Conseil économique social et environnemental (Cese). Ce délai doit permettre, au moyen "de consultations [avec les partenaires sociaux] jusqu'à la fin de l'année", de "définir le système cible et les générations concernées" par ce nouveau système.

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Gardes-fous en série

Au-delà de la date (2025), de l'objectif (travailler plus) et des raisons qui ont conduit l'exécutif à se lancer sur cette réforme, le premier ministre s'est surtout employé à déminer le terrain, signe que le projet crispe des partenaires sociaux sceptiques face au futur système par points. Et de marteler des gardes-fous. Par exemple, le mantra de cet "acte 2 du quinquennat", porté sur "le dialogue et la concertation", là où l'acte 1 avait été marqué par l'empressement réformiste : "La réforme n'est pas écrite. Nous sommes prêts à prendre le temps qu'il faudra."

Les clins d’œil en drapeau blanc ont en effet été nombreux. S'il faut bien voir dans cette réforme le chant du cygne des régimes spéciaux, ce qu'a confirmé Edouard Philippe, il y aura bien "quelques exceptions" dans le maintien de certains avantages acquis pour certaines professions. Chiffon rouge pour certains syndicats, les métiers "pénibles et dangereux" seront choyés dans le calcul du nombre de points qui déterminera le niveau de pension. "Ceux qui ont commencé à travailler très tôt, avant l'âge de 20 ans, pourront partir plus tôt". Le chef du gouvernement se garde également de trancher le débat entre "âge légal" - "62 ans est l'âge légal minimum" - et durée de cotisations, enterrant pour de bon sa position sur "l'âge d'équilibre". Et il adresse également un signe aux femmes et à tous les travailleurs aux carrières "précaires" et "fragmentées", soulignant que l'actuel système de retraite "reproduit ces injustices".

Edouard Philippe a également insisté sur le temps de "convergence" nécessaire pour arriver "au système-cible". La réforme ne s'appliquerait qu'aux personnes nées après 1963, à partir de 2025, et prendrait 15 ans à mettre en place soit 2040. Et d'assurer que "les droits acquis dans les régimes actuels seront conservés à 100%". Conscient que cette réforme vient chambouler des calculs de pension compensant notamment des carrières peu rémunératrices, il s'est engagé "à revoir le système de rémunération" de professions en crise, en particulier les enseignants ou les aide-soignants qui, comme fonctionnaires, aujourd'hui, voient leur pension calculée sur leur rémunération moyenne des 6 derniers mois quand, dans le secteur privé, ce calcul est fait sur le salaire moyen des 25 dernières années. 


Antoine RONDEL

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