La réforme des retraites tant voulue par Macron, première victime de la majorité relative ?

Publié le 24 juin 2022 à 13h24, mis à jour le 24 juin 2022 à 20h48

Source : TF1 Info

Faute de majorité absolue à l'Assemblée nationale, quid de la réforme des retraites, mesure emblématique d'Emmanuel Macron ?
Jeudi soir sur LCI, Elisabeth Borne a estimé qu'elle faisait "partie des discussions qu’il faudra qu’on ait avec les différents partis politiques représentés à l’Assemblée nationale".

Faudra-t-il tirer un trait définitif sur la réforme des retraites, déjà abandonnée lors du premier quinquennat d'Emmanuel Macron ? La majorité relative obtenue par le camp présidentiel aux dernières élections législatives augure des discussions et un vote compliqués autour de ce texte, dont l'ambition est de reculer l'âge légal de départ à 65 ans et de supprimer les régimes spéciaux. Emmanuel Macron avait pourtant indiqué le 3 juin dernier, avant le renouvellement de l'Assemblée nationale, qu'il souhaitait la mettre en œuvre dès l'été 2023. 

Sur LCI ce jeudi 23 juin, la Première ministre Elisabeth Borne a assuré que ce projet de loi faisait partie des "discussions" qui avaient lieu entre le gouvernement et ceux qui pourraient l'aider à avoir une majorité absolue pour le voter. "Ça fait partie des discussions qu’il faudra qu’on ait avec les différents partis politiques représentés à l’Assemblée nationale", a assuré Elisabeth Borne à Ruth Elkrief. 

"La préoccupation qui a été exprimée par le président de la République, c’est qu’on doit financer un modèle social", a-t-elle ajouté, appelant elle aussi l'opposition à prendre "ses responsabilités" et se disant malgré tout "confiante". Donnant l'exemple du pouvoir d'achat, elle a estimé que sur la prolongation du bouclier tarifaire, "aucun groupe ne va dire qu'on pourrait augmenter de 45% la facture énergie des Français". De même pour la revalorisation des pensions des retraités, "je pense qu'on trouvera un large accord pour tenir compte de l'inflation".

"Je ne crois pas que les Français veuillent l'immobilisme", a insisté le ministre du Travail Olivier Dussopt, vendredi soir sur LCI. "Les gens responsables savent qu'il faut un équilibre financier", a-t-il plaidé, jugeant qu'une réforme des retraites restait indispensable. 

Le RN et LFI n'en veulent pas, LR peut se laisser convaincre

"Emmanuel Macron est aujourd'hui un président de la République minoritaire. (...) La réforme des retraites est enterrée", a pourtant déjà estimé Marine Le Pen. Idem du côté de La France insoumise, qui a fait campagne pour le retour de la retraite à 60 ans. Si ces deux groupes n'ont pas les capacités de s'opposer à un vote puisqu'ils ne seraient pas majoritaires, ils pourraient en revanche organiser la contestation sociale, notamment dans la rue. D'autant que les syndicats s'opposent également à la réforme. Emmanuel Macron a-t-il les moyens de subir une telle contestation ?

Cela dépendra certainement des oppositions qu'il pourra mobiliser en sa faveur, parmi certains socialistes et les Républicains, Valérie Pécresse ayant fait campagne sur un âge légal de départ identique à celui proposé par le chef de l'État. Si LR a rappelé à de nombreuses reprises que ses membres seraient bien dans l'opposition, des figures du parti ont également assuré qu'ils ne rechigneraient pas à voter des textes s'ils les jugeaient utiles. Toutefois, ils ne devraient pas le faire sans négocier des amendements et des inflexions. La réforme ne serait alors plus vraiment celle promise par Emmanuel Macron avant l'élection présidentielle.  


Justine FAURE

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