Face à sa majorité, Emmanuel Macron zappe les municipales et met le cap sur la fin de son quinquennat

Publié le 12 février 2020 à 12h13

Source : TF1 Info

PERSPECTIVES - Les parlementaires LaREM étaient réunis mardi soir à l'Elysée, pour une séance d'échanges avec Emmanuel Macron dans une période particulièrement difficile pour la majorité. Le chef de l'Etat n'a presque pas évoqué les prochaines échéances électorales, préférant fixer les dernières étapes de son quinquennat. Au menu : "du régalien et de l'écologie".

Redonner un cap dans la tempête. Alors que sa majorité traverse de violentes perturbations, entre réforme des retraites et polémique sur le deuil parental, Emmanuel Macron a convié les députés LaREM mardi soir à l'Elysée pour un exercice de questions-réponses destiné à mettre sur le tapis le malaise qui agite sa majorité. S'il a reconnu un "moment difficile", l'objectif du chef de l'Etat était surtout de donner le tempo des deux dernières années du quinquennat avant la présidentielle de 2022.

Face aux parlementaires, il y a bien un sujet qui n'a pas été abordé : la prochaine échéance électorale, celle des municipales, mi-mars. Une étape pourtant cruciale pour une majorité en quête d'ancrage local, et qui tente d'échapper à la menace du vote sanction. Depuis plusieurs semaines, Emmanuel Macron tente de se tenir le plus possible à l'écart de ce scrutin, même si des litiges individuels à Paris et à Biarritz l'ont conduit malgré lui à intervenir directement. "Ce scrutin reste pour lui de portée locale et le président de la République n'a pas vocation à s'en mêler", répétait fin janvier l'entourage du chef de l'Etat à LCI, reprenant une citation prêtée à François Mitterrand : "Je prendrai les maires que les Français me donneront". "Cela ne veut pas dire qu'il est indifférent", avait toutefois nuancé cette source. Face aux députés, Emmanuel Macron s'est borné à évoquer "un contexte difficile" à propos du scrutin à venir. 

"Du régalien et de l'écologie"

Exit, donc, les municipales. Face aux parlementaires, Emmanuel Macron a préféré se concentrer sur l'ossature de la fin de son mandat. Première priorité : achever la réforme des retraites. "Une réforme de justice sociale" que les députés LaREM devront "porter à l'extérieur", pour la faire connaître des Français "autour d'arguments très simples". Au-delà de la "bataille très dure" qui se joue au Parlement et de la conférence de financement sur le nouveau régime universel, le chef de l'Etat a confirmé qu'il souhaitait que le texte soit adopté avant l'été. "Une fois que l'on aura passé les retraites à l'été, il y aura une respiration avec une nouvelle page", a promis le chef de l'Etat devant sa majorité.

A court terme, les réformes sociales doivent prendre le pas : un "plan handicap" qui vient d'être dévoilé par le chef de l'Etat lui-même, une loi à venir sur le grand âge et l'autonomie, et une Stratégie nationale de lutte contre la pauvreté pour laquelle il faut une traduction tangible, "perceptible" pour les Français. 

Pour la suite, les nouveaux chapitres sont donnés : "Je vous le dis, la fin du quinquennat après les retraites, c'est du régalien et de l'écologie", a fait savoir Emmanuel Macron. Ce dernier a d'ailleurs détaillé plusieurs priorités de ce tournant écologique dans un entretien accordé au Dauphiné Libéré, en amont d'un déplacement en Haute-Savoie mercredi et jeudi. Quant au chapitre régalien, l'exécutif doit l'aborder en présentant prochainement des mesures contre le communautarisme, qualifié de "séparatisme" par Emmanuel Macron. 

Des mesures plus "simples"

Sur la forme, Emmanuel Macron compte aborder les réformes des deux prochaines années "avec une nouvelle méthode", et "plus de transparence". En assurant aussi "une meilleure synchronisation du temps gouvernemental, parlementaire et du pays", a-t-il précisé. 

Un nouveau séminaire rassemblant le gouvernement et les parlementaires sera organisé durant l'été autour des "futures priorités", a également énoncé Emmanuel Macron. Il s'agira de définir "cinq à dix sujets simples" qui seront "scandés" par la majorité. "On a trop communiqué sur des choses compliquées", a reconnu le président de la République. Place, désormais, aux mesures "tangibles". Surtout dans la période pré-électorale qui s'annonce.  


Vincent MICHELON

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