Le cas Adrien Quatennens continue d'embarrasser et diviser la Nupes

par J.F
Publié le 8 février 2023 à 14h08
JT Perso

Source : TF1 Info

La première intervention d'Adrien Quatennens depuis son retour à l'Assemblée nationale mi-janvier a provoqué du tumulte dans l'hémicycle, mardi soir.
Le cas du député continue de creuser encore un peu plus les divisions au sein de la Nupes et de La France insoumise.

Au milieu de débats déjà houleux autour de la réforme des retraites, l'intervention d'un député a encore fait grimper d'un cran la bronca au sein de l'hémicycle. Mardi soir, peu après 22h30, le vice-président de l'Assemblée nationale Sébastien Chenu (RN) annonce la prise de parole de l'élu du Nord Adrien Quatennens, récemment condamné pour violences conjugales, pour défendre un amendement de suppression de l'article 1 visant à l'extinction des régimes spéciaux. Plusieurs élues de gauche et de Renaissance quittent les lieux pour protester, quand certains de ses camarades LFI l'applaudissent. Ce mercredi, le cas Quatennens continue de susciter embarras et débat au sein de la Nupes et chez les Insoumis.

Hostiles au retour de l'ancien coordinateur de La France insoumise (LFI) au Parlement, Sandrine Rousseau (EELV), Marie-Charlotte Garin (EELV), Sophie Taillé-Polian (EELV), Sandra Regol (EELV) ou encore Elsa Faucillon (PCF) sont sorties de l'hémicycle avant qu'Adrien Quatennens ne s'exprime. "C'était une manière de porter un message politique, (…) il s'agissait de marquer le coup pour la première fois", a expliqué Marie-Charlotte Garin. "On n'a pas demandé de projecteurs. On a juste agi en conscience. Et en silence", a fait valoir Sandra Regol auprès de l'AFP.

"C'est compliqué qu'il revienne ce soir, cette semaine, en ce moment", a déploré un peu plus tard sur BFMTV la patronne des Verts Marine Tondelier. "J'avais envie de parler des retraites et dois parler d'Adrien Quatennens", a-t-elle ajouté. "Il peut démissionner, s'en remettre au suffrage et, si les électeurs décident de le réélire, il revient."

Haro sur... Aurore Bergé

D'autres se retranchent derrière le droit. "Adrien Quatennens relève de la justice et de la loi, il n'a pas été condamné à une peine d'inéligibilité. Lui seul peut prendre la décision de démissionner. (…) Il faut s'en tenir à ça, nous n'avons aucun pouvoir pour juger de qui peut être sur les bancs", a réagi le patron du Parti socialiste Olivier Faure. Il a également pointé du doigt l'attitude de la cheffe des députés Renaissance Aurore Bergé, qui a elle aussi quitté l'hémicycle et qualifié de "honte" la prise de parole de celui qui siège parmi les non-inscrits jusqu'à la fin du mois d'avril. "Elle a voulu faire son numéro et elle a échoué. S'il fallait faire la liste de ceux qu'elle a couvert…" Une allusion à peine voilée à Damien Abad et Gérald Darmanin.

Cet argumentaire repris par les députés Louis Boyard et François Ruffin ce mercredi matin. "Je demande à Aurore Bergé de cesser l'hypocrisie, l'indécence", a estimé le premier sur RMC. "Il y a des critiques que je comprends, je ne la comprends pas d'Aurore Bergé. Je pense que plutôt que de regarder la paille que l'autre a dans son œil, on doit regarder la poutre qu'on a dans le sien", a déclaré François Ruffin sur franceinfo, en référence à Damien Abad. 

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Une charte sur les violences sexistes et sexuelles ?

L'élu de la Somme a toutefois estimé qu'il ne s'agissait pas d'un "bon moment" pour ce retour dans la lumière, "de nature à diviser dans un moment où on a besoin d'être tous unis" contre la réforme des retraites du gouvernement. Et s'est posé la question d'une "année sabbatique" pour Adrien Quatennens, le temps que la poussière retombe. 

François Ruffin a par ailleurs proposé la mise en place d'une "charte nationale sur cette question-là", les violences sexuelles et sexistes n'étant "pas un phénomène des partis" selon lui. "C'est vrai dans tous les syndicats, c'est vrai dans tous les médias et c'est vrai dans toutes les entreprises. C'est vrai partout", a-t-il poursuivi. Une telle charte dirait "comment on procède quand il y a des faits de cette nature qui se produisent", qu'ils soient internes ou externes à l'organisation.


J.F

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