Le chèque énergie instauré par la majorité après la crise des Gilets jaunes ? C'est faux

Publié le 1 octobre 2021 à 16h24
Le chèque énergie remonte à 2015, contrairement à ce que laisse entendre Jean Castex.
Le chèque énergie remonte à 2015, contrairement à ce que laisse entendre Jean Castex. - Source : JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

CONFUSION - Invité le 30 octobre au 20H de TF1 pour dévoiler les mesures pour tenter d'atténuer la hausse du prix de l'énergie, le Premier ministre a mis en avant le renforcement du chèque énergie. Pour autant, il ne s'agit pas à l'origine d'une mesure initiée par la majorité, comme il l'a laissé entendre.

Alors que les prix du gaz et de l'électricité ne cessent d'augmenter, le Premier ministre s'est exprimé jeudi soir sur TF1 pour présenter des mesures de soutien aux ménages qui entreront en vigueur dans les mois à venir. Jean Castex a par ailleurs tenu à insister sur le rôle prépondérant du chèque énergie, dont le montant a été récemment augmenté et qui va permettre à 6 millions de foyers de faire face aux hausses successives.

"Il faut rappeler à nos concitoyens le chèque énergie", a lancé le chef du gouvernement, "ça a été instauré sous ce quinquennat, à la suite de la crise des Gilets jaunes." Une déclaration trompeuse : si la généralisation du chèque énergie a eu lieu en 2018 sous la présidence d'Emmanuel Macron, il s'agissait d'une mesure mise en place à l'initiative de la précédente majorité et portée notamment par Ségolène Royal. Son entrée en vigueur a par ailleurs précédé de plusieurs mois la crise des Gilets jaunes.

Une création qui remonte à 2015

Pour vérifier les propos du Premier ministre, un bref passage sur le site du gouvernement suffit. Il est en effet précisé que le chèque énergie a été "prévu par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte", un texte qui date du 17 août 2015. Le dispositif a été présenté comme l'évolution du "système des tarifs sociaux de l'énergie, utilisé depuis 2005". La ministre de l'Environnement, en mai 2016, y voyait pour l'État un moyen d'accompagner "les ménages à revenus modestes pour payer leurs factures d'énergie". Ségolène Royal défendait une mesure permettant "d'élargir le nombre de bénéficiaires", afin de le faire passer "à 4 millions de foyers contre 3 millions" à l'époque pour les tarifs sociaux de l'énergie.

En pratique, ce chèque a d'abord été expérimenté dans quatre départements, l'Ardèche, l'Aveyron, les Côtes-d'Armor et le Pas-de-Calais. En mai 2016, la presse régionale se faisait d'ailleurs l'écho des premiers versements pour les foyers concernés. La généralisation du dispositif, quant à elle, est intervenue au 1er janvier 2018, le gouvernement d'Edouard Philippe ayant respecté le calendrier prévu par son prédécesseur. Nicolas Hulot, qui avait récupéré le fauteuil de ministre de la Transition écologique, évoquait en mars 2018 un outil intéressant, permettant de "toucher beaucoup plus de foyers".

Contrairement à ce qu'a assuré Jean Castex jeudi soir, l'actuelle majorité n'est donc pas à l'origine du chèque énergie, qu'elle a simplement poursuivi et renforcé. Il est faux d'affirmer que sa création a fait suite à la crise des Gilets jaunes, puisque les premières annonces relatives à cette mesure datent de l'été 2015, et que la généralisation du dispositif est intervenue au printemps 2018, plusieurs mois avant que ne naissent le mouvement des Gilets jaunes.

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Thomas DESZPOT

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