PAPAS - Un rapport remis ce mardi au gouvernement préconise de rallonger le congé naissance à 5 jours et le congé paternité à deux ou même trois semaines soit un total de presque 4 semaines de congés à la naissance. Autre proposition : rendre ce congé obligatoire afin d'augmenter la proportion de pères demandant à en bénéficier.
Dans un rapport remis ce mardi au gouvernement, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) propose de porter la durée du congé paternité à deux voire trois semaines (au lieu de 11 jours pour la naissance d'un enfant, 18 pour une naissance multiple), et dans le même temps de porter à cinq jours ouvrés (au lieu de trois) le congé naissance obligatoire, à la charge de l'employeur. Au total, le congé naissance/paternité serait donc porté à trois ou même quatre semaines, selon l'option retenue, soit deux fois plus qu'actuellement.
Autre proposition du rapport : l'obligation. "Une obligation instaurée sur une courte période permettrait de favoriser la prise du congé par des pères qui, auparavant, s'abstenaient, et déculpabiliserait ceux qui souhaitent le prendre pour la totalité de sa durée", estime l'Igas, pour qui "passée la première fois, il deviendrait naturel pour un ministre, en France, de prendre un congé de paternité, comme dans les pays nordiques".
En effet, dans son rapport, commandé en mars par le Premier ministre Edouard Philippe, l'Inspection générale des affaires sociales considérait que, "si (sa) durée restait inchangée", des progrès significatifs seraient "peu probables" en matière de "répartition des tâches au sein du couple" et d'"égalité professionnelle".
Une réforme onéreuse
Une telle réforme impliquerait un surcoût de 133 millions d'euros pour la Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf), dans l'option à trois semaines, et de 331 millions dans l'option à quatre semaines. Les auteurs ne chiffrent pas le surcoût pour les employeurs, mais suggèrent que "l'augmentation du nombre de jours de congés naissance, décidée par la loi, pourrait avoir pour contrepartie une diminution du nombre de jours accordés pour mariage ou Pacs, négociée par accord collectif".
Actuellement, sept pères sur dix prennent ce congé "de paternité et d'accueil. Plusieurs pétitions et tribunes ont réclamé ces derniers mois une révision du congé paternité, jugé "trop court pour être efficace". Une demande féministe de longue date, portée par de plus en plus d'hommes.