GRANDE MUETTE - Le chef d'état-major des armées, le général Lecointre, va quitter ses fonctions, a annoncé dimanche l'Elysée. Il s'agit du second départ à ce poste sous la présidence d'Emmanuel Macron. Rien d'exceptionnel au sein de l'armée, où les précédents de ce type sont nombreux.
Et de trois. Avec le départ du général Lecointre officialisé ce dimanche, Emmanuel Macron va connaitre un troisième chef d'état-major des armées sous un même mandat. La preuve d'une instabilité au sommet des armées françaises ? Pas forcément. Au cours des dernières décennies, les prédécesseurs du chef de l'Etat ont, eux aussi, connu un jeu de chaises musicales. Souvent en raison de divergences sur la réduction des budgets et des effectifs militaires.
Un cas emblématique ? Le général Jean Lagarde, durant la présidence de Valéry Giscard d'Estaing. Chef d'état-major de l'armée de terre depuis le 1er avril 1975, il avait quitté ses fonctions silencieusement le 30 septembre 1980, six mois avant la limite d'âge. Mais, neuf ans plus tard, il avait critiqué implicitement dans les colonnes du Monde la loi de programmation militaire qui avait alors été adoptée (1977-1982), déplorant que les gouvernements aient une "fâcheuse tendance à diminuer les crédits" de programmes dits secondaires, comme "les munitions ou les carburants".
Plusieurs départs sous les mandats de François Mitterrand
Les critiques des lois de programmations militaires, François Mitterrand va y faire face durant ses deux mandats. Le général Jean Delaunay, qui avait succédé le 1er octobre 1980 au général Lagarde, a lui aussi anticipé son départ, le 9 mars 1983. Il s'était opposé au ministre socialiste de la Défense, Charles Hernu, à propos de la réduction de 10% des effectifs de l'armée de terre, et avait mis en doute l'efficacité de la dissuasion nucléaire.
Quelques mois plus tard, c'est au tour de l'amiral Pierre Lacoste d'être au cœur de l'actualité : le 20 septembre 1985, ce chef de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE, services secrets) est limogé à la suite de l'affaire du Rainbow Warrior. Ce navire de Greenpeace avait été coulé le 15 juillet précédent par les services secrets dans le port d'Auckland, provoquant la mort d'un photographe portugais. Nouveau scandale, le 27 août 1991, quand le général de corps d'armée Jean Salvan démissionne de son poste de commandant de la région militaire de l'Atlantique. Objectif ? Protester contre la réduction d'effectifs et de crédits.
"Je suis votre chef"
Il faudra attendre quelques années et le mandat de Nicolas Sarkozy pour que la grande muette recommence à faire parler d'elle. Plus précisément le 1er juillet 2008, quand le général Bruno Cuche, chef de l'état-major de l'armée de terre, démissionne suite à la fusillade intervenue le 29 juin à Carcassonne. Ce jour-là, 17 personnes avaient été blessées par un sergent ayant tiré par erreur à balles réelles lors d'une démonstration publique du 3e régiment de parachutistes d'infanterie de marine. "Il y a eu des négligences inacceptables. Elles devront être sanctionnées", avait déclaré le président Nicolas Sarkozy après les faits.
Plus récemment, c'est le général Pierre de Villiers qui avait défrayé la chronique. "Je suis votre chef", avait martelé en juillet 2017 Emmanuel Macron, devant un parterre de hauts gradés dans les jardins du ministère des Armées. En cause : les critiques émises par le général Pierre de Villiers sur les économies de 850 millions d'euros imposées à la défense. Le lendemain de ce violent recadrage, le chef d'état-major assistait, visage fermé, au traditionnel défilé militaire. Quelques jours plus tard, il quittait son bureau sous les applaudissements nourris de ses subordonnés, choqués par l'humiliation publique infligée à leur chef.
Les hauts-gradés ne sont pas les seuls à céder, de gré ou de force, leur maroquin. Sur le plan politique, deux ministres de la Défense ont en effet démissionné : Charles Hernu, le 20 septembre 1985, pour l'affaire du Rainbow Warrior et Jean-Pierre Chevènement, le 29 février 1991 pour s'opposer à la guerre du Golfe. Plus récemment, le 21 novembre 2014, Kader Arif avait démissionné de son poste de ministre délégué aux Anciens combattants suite à l'ouverture d'une enquête préliminaire sur des marchés publics attribués à ses proches.
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