La Nupes souffle sa première bougie plus divisée que jamais

Publié le 4 mai 2023 à 17h36

Source : JT 13h WE

La Nupes fête sa première année d'existence, et a ouvert cette semaine les réflexions sur son "acte 2" censé l'emmener jusqu'aux prochaines échéances électorales.
Mais les réflexions sur la composition d'une liste commune pour les élections européennes de 2024 divisent.
Et les communistes se montrent plus critiques que jamais sur le bien-fondé de l'alliance.

Le 4 mai 2022, naissait la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes). Après la troisième place de Jean-Luc Mélenchon à l'élection présidentielle, il engageait des discussions avec les écologistes, les socialistes et les communistes pour construire une alliance en vue des élections législatives. Un an après, cette union a vécu plusieurs turbulences et, au moment d'appréhender une nouvelle échéance électorale, apparaît plus divisée que jamais.

La perspective des européennes 2024 crée déjà des remous. Réunis mardi soir pour évoquer l'"acte 2" de leur alliance, les dirigeants des différentes formations politiques de gauche ont fini par constater leurs désaccords à ce sujet. Si La France insoumise pousse pour "une présence ensemble dans les prochaines élections, en particulier des élections européennes", qui ne lui réussissent pas, EELV a réitéré son refus d'une liste commune pour ce scrutin où, de son côté, il a enregistré de bons scores ces dernières années. 

Quelques jours plus tôt dans la presse, la nouvelle cheffe des écologistes Marine Tondelier avait réaffirmé son souhait de voir son parti constituer sa propre liste pour 2024, notamment pour "aller chercher des électeurs en plus". Face aux critiques de ses alliés, elle a rappelé qu'elle avait été élue sur cette promesse à la tête d'EELV en décembre dernier. Aussi, le parti écologiste a du mal à croire que LFI se serait vraiment effacé à son profit. "C'est une fausse offre. Même avec un écolo en tête, ce serait une liste Mélenchon", a taclé l'eurodéputé David Cormand.

On ne peut pas imaginer d'avoir sur une même liste des gens qui défendent tout et son contraire."
Ian Brossat

Au PCF, "on ne peut pas imaginer d'avoir sur une même liste des gens qui défendent tout et son contraire", a estimé l'adjoint à la mairie de Paris Ian Brossat, appelant à "une cohérence" pour les électeurs. En effet, au sein de la Nupes cohabitent les écologistes et socialistes pro-européens, et les communistes et insoumis plus eurosceptiques.

Du côté du PS, pourtant divisé sur le sujet en interne, on est prêt à discuter d'une liste Nupes, "mais c'est le fond qui déterminera le reste", a expliqué le secrétaire général Pierre Jouvet. "Si on voit qu'on n'est pas d'accord, on fait chacun nos listes et un pacte de non-agression", assurant que le projet européen du PS "n'est pas négociable, sauf à la marge".

D'ici-là, il faudra tenir sans afficher trop de divisions. Les plus visibles opposent les insoumis et les communistes, et assez souvent leurs leaders Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel. Ce dernier ne manque jamais une occasion de se démarquer et de remettre en cause l'hégémonie de l'ex-député des Bouches-du-Rhône dans l'alliance. 

Une alliance toujours d'actualité en 2027 ?

Mardi, alors que le chef de LFI Manuel Bompard a expliqué avoir proposé une déclinaison de l’alliance dans les départements et une Agora pour "permettre une porosité" entre la coalition politique et les autres formes d’engagement, les communistes auraient refusé toute proposition d'approfondissement de la Nupes. Ils "ont même appelé à construire autre chose, en parlant de la Nupes comme d’un boulet", a rapporté un participant. "Si on reste recroquevillé sur la simple Nupes telle qu'elle est aujourd'hui et qu'on n'est pas capables d'élargir le rassemblement, de l'échec on ira à l'échec", a assuré le chef de file des députés PCF André Chassaigne devant l'Association des journalistes parlementaires (AJP), confirmant la volonté de Fabien Roussel de voir l'alliance s'élargir.

Seule perspective réjouissante pour les alliés : 2027, élection pour laquelle ils s'accordent à dire qu'ils devront avoir un candidat commun. Encore faudra-t-il qu'ils s'accordent sur la façon de le désigner. 


Justine FAURE

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