CONFIDENCES - Dans un entretien jeudi avec des journalistes, dont Adrien Gindre, chef du service politique de TF1-LCI, le chef de l'Etat s'explique sur ces "petites phrases" qui ont, selon lui, "nourri un procès en personnalisation". Il revient notamment sur plusieurs cas, de l'horticulteur auquel il proposait de "traverser la rue" au jeune rappelé à l'ordre au Mont Valérien.
Plutôt avare en confidences depuis le début de son quinquennat, Emmanuel Macron a lâché beaucoup de choses devant les journalistes qui l'ont rencontré jeudi. Alors qu'il tente de reprendre la main dans le cadre du Grand débat national, le chef de l'Etat est notamment revenu sur ces "petites phrases" qui lui ont tant été reprochées par l'opinion et par les Gilets jaunes. Un exercice à mi-chemin entre la justification et le mea culpa.
"Je n'ai jamais fait de petites phrases, c'est injuste de dire ça", a commencé le président de la République, n'hésitant pas à pointer Nicolas Sarkozy en guise de contre-exemple. "'Casse-toi pauv' con', c'était une petite phrase", a-t-il cité, en référence à la fameuse sortie de l'ex-Président lors d'un passage au Salon de l'agriculture. "Je parle toujours longtemps, mais on isole toujours une phrase", s'est justifié Emmanuel Macron, expliquant que contrairement à la chancelière allemande Angela Merkel, qui "ne s'arrête jamais pour voir les gens", il est attaché à "cette part de sincérité et de franchise", "ce rapport d'honnêteté".
"C'est un travail sur moi"
Ce faisant, Emmanuel Macron reconnaît malgré tout que ses sorties médiatisées ont pu lui faire beaucoup de tort. "Cela a nourri un procès en personnalisation, mais n'a pas été un élément déclencheur ou amplificateur" du mouvement des Gilets jaunes, analyse-t-il. "Il faut que ces séquences soient plus rares. Je fais beaucoup plus attention. C'est un travail sur moi. Quand on est Président, il y a une part symbolique". Et d'ajouter : "J'ai beaucoup appris de ces vingt derniers mois. Je pense que j'ai fait des erreurs. Quand les gens voient de la distance, de l'arrogance, de la déconnexion, j'aurais tort de ne pas penser que cela nécessite un travail sur soi."
Le chef de l'Etat est revenu sur plusieurs "petites phrases" qui ont marqué les esprits, mais plutôt, en réalité, pour s'en justifier. Octobre 2018 : Emmanuel Macron, en déplacement à Colombey, cite De Gaulle et déclare : "Vous pouvez parler très librement, la seule chose qu'on n'a pas le droit de faire, c'est de se plaindre". "Cette phrase a été déformée", juge aujourd'hui le Président. "Les réseaux sociaux, les bandeaux en deux lignes, ça déforme." Septembre 2017, à Athènes : "Je ne céderai rien aux fainéants". "Je n'ai jamais parlé des Français, mais des dirigeants", assure-t-il avec le recul.
Juin 2018, au Mont Valérien : "Tu m'appelles Monsieur le Président [...] Si un jour tu veux faire la révolution, tu apprends d'abord à avoir un diplôme et à te nourrir toi-même", recadre-t-il sèchement à l'adresse d'un lycéen, qui a accusé le coup les jours suivants. "Il fallait répondre, aucun doute. Qu'est-ce qu'on n'aurait pas dit si je n'avais rien fait", justifie aujourd'hui Emmanuel Macron. Tout en assurant : "On est resté en contact, j'ai constamment pris de ses nouvelles. C'est un âge où on est fragile... Je voulais pas qu'il rentre en déprime".
"Jojos en gilet jaune"
Il maintient cependant une phrase, et probablement celle qui a le plus frappé les esprits. Septembre 2018 : "Je traverse la rue, je vous trouve un emploi", lançait-il à l'adresse d'un jeune horticulteur au chômage. "C'est mon identité politique", assume-t-il. "Ce n'est pas méprisant. C'est sincère..."
S'il promet moins de petites phrases, Emmanuel Macron ne compte pas rester muet. La preuve avec cette... petite phrase, lâchée lors de ce même entretien, à propos des figures des Gilets jaunes régulièrement invitées sur les plateaux de télévision. Des "Jojos en gilet jaune qui ont le même statut qu'un ministre ou qu'un député"...
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