La demande de comptage des absents pour l'Aïd à Toulouse avait suscité l'indignation de la communauté éducative.Ce dimanche, la secrétaire d'État chargée de la citoyenneté reconnaît une demande d'évaluation, mais nie tout "fichage".
La requête avait été qualifiée de "maladresse". Pour autant, elle a bel et bien existé. Comme l'a affirmé ce dimanche Sonia Backès, la secrétaire d'État chargée de la citoyenneté, le ministère de l'Intérieur a demandé dans certaines académies une "évaluation du taux d'absentéisme constaté à l'occasion de l'Aïd al-Fitr". À Toulouse, par exemple, des policiers avaient formulé par mail cette demande aux chefs d'établissements scolaires.
"Le ministère de l'Intérieur et des Outre-mer étudie régulièrement l'impact de certaines fêtes religieuses sur le fonctionnement des services publics, et notamment au sein de la sphère scolaire", a-t-elle indiqué dans un communiqué face à l'indignation qu'une telle initiative a suscité. "C'est dans ce cadre qu'une évaluation du taux d'absentéisme constaté à l'occasion de la fête de l'Aïd al-Fitr, le 21 avril dernier, a pu être demandée, dans certaines académies, aux chefs d'établissement", ajoute le communiqué.
Aucune donnée nominative n'a été ni demandée ni recensée à aucun moment.
Sonia Backès, secrétaire d'État chargée de la citoyenneté
En revanche, Sonia Backès réfute tout fichage des élèves en fonction de leur confession. "Aucune donnée nominative n'a été ni demandée ni recensée à aucun moment", a-t-elle précisé. Pour autant, des responsables associatifs, syndicaux ou politiques se sont inquiétés de cette initiative policière à Toulouse, certains comme l'ancien député socialiste Jean-Christophe Cambadelis évoquant "un fichage dans l'ensemble de la ville".
La demande des policiers est "particulièrement choquante en ce qu'elle associe la pratique religieuse musulmane à une question de sécurité", a indiqué de son côté SOS Racisme, en rappelant que la demande aux établissements scolaires émanait de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP). Le syndicat Sud Éducation a de son côté dénoncé des "dérives islamophobes" dans l'administration. "Des collègues AESH et agents se sont vus refuser une autorisation d'absence", pour le jour de la fête, au contraire des enseignants, a-t-il par ailleurs indiqué.
L'Union des Mosquées de France a pour sa part demandé une "enquête en bonne et due forme". "Les familles doivent être dûment informées et rassurées du devenir des informations données par certains chefs d’établissements ayant, malheureusement, répondu à la sollicitation des policiers", a estimé l'Union des Mosquées de France.
La demande des policiers avait été faite directement aux établissements concernés, sans l'aval du rectorat de Toulouse. "En aucun cas, nous ne menons des enquêtes de la sorte", avait déclaré à l'AFP Mostafa Fourar, recteur de l'académie.
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