Dans un courrier adressé vendredi aux écologistes et socialistes, Manuel Bompard (LFI) indique regretter "la décision de Fabien Roussel de quitter la Nupes"."Je ne suis jamais sorti", affirme ce lundi matin le leader communiste.
L'alliance de gauche composée des écologistes, socialistes, insoumis et communistes compte-t-elle un membre en moins ce lundi 2 octobre ? Non, assure le chef du PCF, Fabien Roussel, pourtant présenté comme un ex-membre de la Nupes par les Insoumis ces derniers jours. "Je ne suis jamais sorti", a-t-il affirmé ce lundi matin sur BFMTV, "c'est eux qui veulent me mettre dehors, qui veulent d'ailleurs finir seuls peut-être". "Après les insultes, l'exclusion. Ça montre bien un petit peu les méthodes pratiquées par le chef de La France insoumise", a ajouté le député du Nord. C'est en effet d'une lettre envoyée vendredi par Manuel Bompard aux responsables écologistes, socialistes et du mouvement Génération.s que la confusion est partie.
"Nous regrettons la décision de Fabien Roussel de quitter la Nupes", écrit le leader insoumis dans cette lettre, évoquant la décision du Parti communiste français de présenter "des listes séparées à toutes les élections jusqu’en 2027 et sa candidature solitaire en 2027". "Nous ne sommes donc pas destinataire de ce courrier. Nous découvrons sur les réseaux que le PCF aurait quitté la Nupes", avait rapidement réagi Fabien Roussel, se demandant si "présenter une liste aux européennes [était] un motif d’exclusion".
Deux conceptions différentes de la Nupes
Depuis, tout le week-end, les deux parties ont campé sur leurs positions. "Fabien Roussel n'est pas un adversaire politique mais il a choisi (...) de se mettre à distance de la Nupes, d'en sortir", a expliqué Manuel Bompard sur Europe 1 et CNews dimanche. "Je prends acte du fait qu'il considère qu'il n'a plus rien à voir avec la Nupes (...) qu'il a décidé de quitter la Nupes", a-t-il ajouté. Sur LCI, Jean-Luc Mélenchon a affirmé que Fabien Roussel avait "décidé qu'il sortait" de la Nupes, dénonçant le "grand malaise à gauche" vis-à-vis de "certaines déclarations" du dirigeant communiste.
Pourquoi de telles déclarations ? Car Fabien Roussel lui-même se montre extrêmement critique avec la Nupes, depuis toujours. Encore samedi soir dans "Quelle époque !" sur France 2, il a critiqué cette alliance qui "n'est pas une formation politique" selon lui. Les Insoumis ne digèrent pas que le PCF ait acté de se présenter seul aux élections européennes, avec Léon Deffontaines en tête de liste, ou que Fabien Roussel ait déjà fait acte de candidature pour 2027. "Je souhaite que la gauche gagne et elle ne gagnera pas avec Jean-Luc Mélenchon", a-t-il d'ailleurs déclaré samedi soir. "Il faut qu’on puisse se permettre d’avoir une gauche qui soit certainement différente de celle que La France insoumise défend, je pense qu’il y a de la place pour avoir une gauche républicaine, laïque, universaliste."
Fabien Roussel défend une alliance qui ne gomme pas les différences et les libertés de chacun. "On a une coalition entre forces politiques, pas une force politique, c'est une coalition de forces politiques dans laquelle on se retrouve, on discute", a-t-il rappelé ce lundi sur BFMTV. Le PCF regrette également que LFI "n'accepte pas que l'on puisse défendre des propositions différentes", comme sur le nucléaire par exemple dont les communistes "ne veulent pas sortir, contrairement à eux". Régulièrement, les deux partis de gauche montrent également leurs différences de position sur des sujets comme les violences policières, l'écologie ou la valeur travail.