Officiellement investi le 8 mai, Taha Bouhafs a renoncé à sa candidature aux législatives le 10 mai.En coulisses, La France insoumise avait été saisie d'un témoignage accusant le journaliste militant de violences sexuelles.Retour sur la chronologie de la polémique qui a marqué le début de la campagne des législatives.
Le début de la campagne des élections législatives a été marqué par la candidature puis le désistement de l'ex-candidat insoumis Taha Bouhafs. L'investiture dans la 14e circonscription du Rhône du journaliste militant a très vite fait polémique en raison de sa condamnation pour injure publique pour avoir traité une syndicaliste policière d’"Arabe de service".
Polémique qui l'a contraint à se retirer le 10 mai dernier, officiellement parce qu'il ne supportait plus les attaques formulées à son encontre. Mais officieusement, cela pourrait être à cause d'accusation, par au moins une femme, de violences sexuelles, et en raison de l'ouverture d'une procédure interne par La France insoumise. Retour sur la chronologie des événements.
Fin avril, la possible candidature de Taha Bouhafs à Vénissieux prend de l’ampleur et fait polémique. Alexis Corbière est l’un des premiers à devoir défendre le candidat putatif. "Arrêtez le délit de faciès", dira le député LFI le 29 avril sur Europe 1. "Je dis à toutes les petites hyènes qui sont de sortie, rentrez dans la niche, vous ne nous ferez pas baisser les yeux et vos campagnes de calomnies minables ne nous font pas peur, on n’en a rien à fiche", ajoute le député.
L’investiture de Taha Bouhafs est confirmée le dimanche 8 mai. Le lendemain, Fabien Roussel, partenaire de LFI dans l’accord conclu pour les législatives, demande à "revoir" cette candidature pour "créer les conditions de gagner face à En marche et au Front national". "Je ne comprends pas que La France insoumise puisse présenter quelqu’un sous ses couleurs qui a été condamné en première instance pour injures raciales", estime l’ex-candidat à la présidentielle. Le directeur de campagne de LFI Manuel Bompard lui répond que "dans un accord politique, programmatique, électoral, chaque organisation politique choisit librement ses candidats". Taha Bouhafs lui-même lui indique : "Vous devez respecter l’accord que vous avez signé et retirer votre candidate cumularde", en référence à la maire communiste de Vénissieux Michèle Picard, candidate dissidente dans la circonscription.
Bouhafs se retire le 10 mai
Le 10 mai, Taha Bouhafs annonce dans un tweet qu’il se retire, déplorant "une tempête d’attaques sans précédent". "J’ai sous-estimé la puissance de ce système quand il veut vous broyer", écrit-il. "J’ai été soutenu, pas assez pour tenir, mais assez pour être reconnaissant. (…) J’ai essayé, mais je n’y arrive plus." Les dirigeants LFI l’assurent de leur soutien. "Taha Bouhafs retire sa candidature aux législatives. Une meute s’est acharnée contre lui. A 25 ans c’est lourd de vivre avec des menaces de mort et des mises en cause publiques quotidiennes. Je m’en veux de ne pas avoir su le réconforter autant que nécessaire", tweete Jean-Luc Mélenchon. "Il est plus que temps de regarder en face l’injustice, la violence des attaques venues de l’extrême droite, relayées ad nauseam dans les médias, par la macronie et jusque dans certains rangs à gauche, contre un jeune homme sans diplôme, issu des quartiers populaires et de l’immigration", écrit également sur le réseau social la députée Clémentine Autain.
Son remplaçant est annoncé le 11 mai, il s'agit d'Idir Boumertit, adjoint de la maire communiste de Vénissieux. Ce même jour, le parti publie un communiqué indiquant que "le comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles, mis en place au sein de la France insoumise, a bien été saisi" "d'un témoignage relatant des faits supposés de violences sexuelles reprochées à Taha Bouhafs". Une procédure a été enclenchée en interne, apprend-on. L'intéressé "a fait le choix de renoncer de lui-même à l'investiture", "avant même la fin de procédure interne", après s'être vu signifier que La France insoumise "pouvait être amenée à ne pas l'investir", "en raison de la gravité des faits supposés, par principe de précaution", indique le communiqué.
Violences sexuelles : un calendrier parallèle
C'est là qu'un calendrier parallèle entre en scène. Car pendant que ces rebondissements politiques se jouaient publiquement, d'autres événements, relatifs aux accusations de violences sexuelles, avaient lieu en coulisses. En effet, le communiqué de La France insoumise indique que le comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles a été saisi par une femme le samedi 7 mai. Soit la veille de l'officialisation de la candidature de Taha Bouhafs par le parti. "Taha Bouhafs a été confronté aux accusations dont il faisait l’objet ce lundi 9 mai", lit-on également dans ce document. La veille de son renoncement et des messages de soutien des cadres du parti, notamment de Clémentine Autain qui a concédé depuis avoir été, elle aussi, destinataire de ce témoignage à titre personnel. Elle était donc au courant des accusations qui pesaient contre le candidat.
Il est possible de remonter encore plus loin en s'appuyant sur les éléments communiqués dans la presse par Caroline de Haas, militante féministe et soutien de la Nupes. Auprès du Monde, elle indique avoir été "destinataire d’un témoignage de mise sous pression d’une responsable associative, en message privé, sur Twitter" et d’"un témoignage d’une personne qui parle de violences psychologiques et d’un viol", dont elle a informé La France insoumise le lundi 2 mai.
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