Dans un entretien à la presse quotidienne régionale, Emmanuel Macron a réaffirmé son vœu d'obtenir une majorité à l'Assemblée nationale.Face à Jean-Luc Mélenchon qui souhaite devenir Premier ministre, le président a rappelé qu'"aucun parti politique ne peut imposer un nom au président".
C'est une option que le chef de l'État refuse logiquement d'envisager. En pleine campagne des législatives, le Président de la République tente de passer à l'offensive en accordant une interview au long à la presse quotidienne régionale. Dans celle-ci, il est revenu sur la possibilité de voir le leader de la France insoumise être nommé Premier ministre. Pour lui, "aucun parti politique ne peut imposer un nom au président".
Il est rare de gagner une élection à laquelle on ne se présente pas
Emmanuel Macron
Rejetant dos à dos Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, le président a défini ces projets comme "le désordre et la soumission". "J'ai lu le programme de la Nupes", a indiqué le chef de la majorité, "ils y citent 20 fois le mot taxation et 30 fois le mot interdiction, ce qui donne une idée assez claire de l'esprit du programme".
Dans ce sens, le chef de la majorité a dénoncé l'appel de Jean-Luc Mélenchon à se faire élire Premier ministre. "Il est rare de gagner une élection à laquelle on ne se présente pas", a affirmé le président. Comme lui, le leader de la France insoumise n'est pas directement en campagne durant ces législatives. Il ne se présente effectivement pas à sa réélection et laisse sa circonscription à son bras droit, Manuel Bompard. Pour autant, le toujours député reste présent, assurant se concentrer sur la conquête de Matignon.
Une campagne que critique Emmanuel Macron. Durant cette interview à plusieurs quotidiens de la presse régionale, il a estimé qu'au regard de la Constitution, c'est le Président qui choisirait qui nommer à Matignon, "en regardant le Parlement". Pour lui, la Nupes ne pourra donc pas lui imposer le nom de Jean-Luc Mélenchon au poste de Premier ministre.
Dans les faits cependant, les choses ne sont pas si simples. En effet, lorsque la majorité à l'Assemblée nationale diffère de la majorité présidentielle, il est d'usage que le chef de l'État nomme un Premier ministre issu de la nouvelle majorité. Cela a été le cas en France en 1986 (Jacques Chirac), en 1993 (Edouard Balladur) et en 1997 (Lionel Jospin). Un Président qui refuserait de nommer son Premier ministre et son gouvernement au sein de la nouvelle majorité se heurterait aux pouvoirs de l'Assemblée, susceptible de faire tomber le gouvernement ou de neutraliser ses projets de loi. C'est d'ailleurs ce que n'a pas manqué de rappeler certains membres de la France insoumise, à l'instar de Manon Aubry.
Petit rappel utile pour Emmanuel Macron : le 1er ministre doit obtenir un vote de confiance à l'Assemblée nationale. S'il y a une majorité #NUPES , faudra bien qu'il s'y plie. A croire qu'il devient de + en + fébrile face à cette hypothèse : concrétisons la le 12 & 19 juin ! https://t.co/Wu80UPmwJH — Manon Aubry (@ManonAubryFr) June 3, 2022
Face à cette possibilité, le président de la République a donc surtout appelé à "une majorité stable et sérieuse". "Je souhaite que, dans la continuité de l'élection présidentielle, les Français fassent le choix de la solidité", a insisté Emmanuel Macron. Le dernier sondage d'Ifop-Fiducial pour LCI et publié le 31 mai dernier montre cependant qu'une majorité stable pourrait être plus compliquée à atteindre que lors de son premier quinquennat, malgré les objectifs fixés par la majorité en début de campagne.
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