Législatives : la difficile entente entre les nouveaux alliés Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel

Publié le 19 mai 2022 à 14h11
Fabien Roussel
Fabien Roussel

Fabien Roussel était le seul chef de parti absent de la présentation du programme de la Nupes pour les élections législatives, ce jeudi matin.
Peut-être un moyen de ne pas apparaître aux côtés de Jean-Luc Mélenchon, le communiste lui reprochant notamment de ne pas débrancher des candidats insoumis dissidents dans plusieurs circonscriptions allouées au PCF.

Oui, leurs partis ont conclu un accord en vue des élections législatives. Mais non, Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) et Fabien Roussel (Parti communiste) ne partiront pas en vacances ensemble. A l’occasion de la campagne, les deux hommes qui ne retiennent pas leurs critiques par médias interposés, font tout pour ne pas s’afficher ensemble. D'ailleurs Fabien Roussel n'était pas présent ce jeudi à la présentation du programme de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).

"J’attends de Mélenchon des clarifications"

Officiellement, le communiste était dans sa circonscription, auprès des salariés de Vallourec. C’est ce qu’a indiqué Ian Brossat, qui l’a représenté et excusé. Mais ce prétexte pourrait surtout avoir évité à Fabien Roussel de s’afficher aux côtés de Jean-Luc Mélenchon. Les dernières tensions entre les deux hommes sont notamment nées des candidatures dissidentes maintenues face à des communistes. Une douzaine de circonscriptions sur les 50 attribuées aux communistes sont également briguées par des socialistes ou des insoumis. Dans le Nord, Fabien Roussel lui-même doit affronter Eric Renaud, soutenu par la section locale de LFI. "J’attends de Mélenchon des clarifications, notamment un soutien à Roussel, chacun doit faire un pas", a d'ailleurs indiqué un proche de Fabien Roussel à Politico. 

Avant cela, les deux hommes se sont écharpés sur le cas Taha Bouhafs, candidat investi par LFI dans le Rhône qui s'est retiré après des accusations de violences sexuelles. Mais avant cela, Fabien Roussel avait regretté que le journaliste militant ait été choisi par le parti de Jean-Luc Mélenchon en raison de sa condamnation pour injure publique. "Je ne comprends pas que La France insoumise puisse présenter quelqu'un sous ses couleurs qui a été condamné en première instance pour injures raciales", avait déclaré Fabien Roussel le 9 mai. "Nous demandons à La France insoumise de revoir cette candidature et de créer les conditions de gagner là-bas face à En marche et au Front national", avait-il ajouté. 

Mélenchon Premier ministre ? Roussel tempère

Quelques jours plus tard, alors que Taha Bouhafs avait déjà retiré sa candidature, Jean-Luc Mélenchon avait voulu "souligner le caractère odieux de la campagne raciste contre Taha Bouhafs, et ça, ça restera parce que c'est à ce moment-là que Fabien Roussel est intervenu". "Personnellement, je reste sous le choc d'avoir vu intervenir en pleine campagne raciste un dirigeant politique de notre famille pour attaquer quelqu'un", avait-il fustigé. 

Ce début de semaine, le chef de file des communistes en avait rajouté une couche à propos des ambitions gouvernementales de Jean-Luc Mélenchon, qui répète qu'il deviendra Premier ministre au lendemain des élections législatives. Interrogé sur les ambitions de l'insoumis mercredi sur Europe 1, il a répondu : "Je n'aime pas la formule 'élire un Premier ministre'. On n'élit pas un Premier ministre. Un Premier ministre est nommé. C'est pour ça que le passage obligatoire, c'est d'abord de construire une majorité à l'Assemblée nationale et (...) d'imposer une cohabitation au président de la République qui permettra d'avoir une toute nouvelle politique"

Déjà lors de la campagne présidentielle les deux chefs de parti n'avaient pas réussi à s'entendre pour construire une candidature commune, mettant en avant leurs points de désaccords sur le nucléaire, la laïcité ou encore l'immigration et la chasse. Les Insoumis avaient imputé une partie de leur échec à accéder au second tour aux communistes, arguant que si Fabien Roussel avait renoncé à sa candidature ils se seraient qualifiés à la place de Marine Le Pen. 


Justine FAURE

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