RÉSUMÉ - Gilets jaunes, différends avec Emmanuel Macron, démission et bilan de son action au gouvernement... Si vous n'avez pas suivi l'intervention de Nicolas Hulot dans "L'Emission politique", LCI a sélectionné pour vous les dix phrases à retenir.
Trois mois après sa démission spectaculaire du gouvernement, Nicolas Hulot était l'invité de L'Emission politique, ce jeudi 22 novembre. De retour au moment où le mouvement des Gilets jaunes prend de l'ampleur, l'ex-ministre a donné son avis sur cette contestation inédite qu'il pense "évitable". Combatif, Nicolas Hulot a aussi défendu ardemment l'écologie et la nécessité d'agir pour éviter "d'aller droit dans le mur".
Voici ce qu'il faut retenir de son intervention en dix phrases :
Non, je n'ai pas regretté d'avoir démissionné."
Nicolas Hulot
Nicolas Hulot a-t-il regretté d'avoir démissionné, le 28 août dernier ? "Non je n'ai pas regretté, d'autant plus que cette décision a été comprise. Et j'ai le sentiment qu'elle a provoqué une forme de sursaut. J'ai vu beaucoup d'initiatives, des gens dire 'Non, monsieur Hulot, vous n'êtes pas seul'." Si Nicolas Hulot n'éprouve aucun regret, il ressent toutefois de la "tristesse". "Car j'avais beaucoup d'espoir dans cette diversité gouvernementale, je trouvais que c'était un gage de succès".
Trois mois après sa démission, @N_Hulot regrette-t-il sa décision ? Non, tranche-t-il : "ce n'est pas le caprice d'un instant" #LEmissionPolitique pic.twitter.com/OrTOEFVsOG — L'Emission politique (@LEPolitique) 22 novembre 2018
Heureux, ce n'est pas le terme qui va le mieux."
Nicolas Hulot
Nicolas Hulot a-t-il été heureux en tant que ministre ? "Heureux, ce n'est pas le terme qui va le mieux. Je ne sais pas pourquoi on serait heureux d'être ministre. On a à l'esprit la volonté de faire, bien faire, à hauteur des menaces qui pèsent sur nous. On ne peut pas être décontractés, ou alors on a viré dans une forme de résignation et d'indifférence."
Je les voyais tous en larmes, donc c'était communicatif."
Nicolas Hulot
Les larmes de Nicolas Hulot le jour de sa passation de pouvoir étaient-elles sincères ? Pourquoi a-t-il craqué ? "Le sens était double : il y avait la pression qui retombait car depuis 15 mois j'étais sous pression, avec le sentiment de ne pas avoir réussi à faire prendre cette greffe. Et puis j'avais tout le personnel du ministère (...) Pendant ces 15 mois il y a eu une extraordinaire complicité. Et je les voyais tous en larme, donc c'était communicatif."
Nous n'avions pas le même diagnostic, donc pas les mêmes traitements."
Nicolas Hulot
A propos de ses différences de vue avec Emmanuel Macron, Nicolas Hulot a expliqué : "Nous ne partagions pas la même gravité, nous n'avions pas le même diagnostic, donc nous n'avions pas les mêmes traitements." Selon l'ancien ministre, le réchauffement climatique en est stade du "cancer généralisé", quand Emmanuel Macron pense que nous en sommes au stade d'une "bronchite".
Il faut un accompagnement social digne de ce nom."
Nicolas Hulot
Si Nicolas Hulot a assumé d'avoir défendu la taxe carbone, il a toutefois estimé que le gouvernement ne faisait pas assez pour accompagner les plus modestes dans la transition énergétique. "Je l'ai défendue (la taxe carbone) et je l'assume. Mais je l'assume à partir du moment où on la met en oeuvre avec une dimension et un accompagnement dignes de ce nom. C'est ce qui a manqué, il faut le dire."
. @N_Hulot défend et assume la #taxecarbone , à une condition : "il faut un accompagnement social digne de ce nom" #LEmissionPolitique pic.twitter.com/QMzO8xcc0U — L'Emission politique (@LEPolitique) 22 novembre 2018
J'aurais préféré effectivement ne pas avoir eu raison sur le risque d'emballement que l'on connaît."
Nicolas Hulot
Nicolas Hulot a assuré qu'il avait tout fait, lorsqu'il était au ministère, pour donner plus de moyens aux Français d'entrer dans la transition écologique. "Je me suis battu, et notamment les semaines qui ont précédé mon départ, pour qu'on change complètement d'échelle dans l'accompagnement social de la transition énergétique et écologique, avec des propositions concrètes." "Je n'ai pas été entendu. On m'a opposé des raisons budgétaires, j'en ai tiré les leçons", a ajouté Nicolas Hulot. "Mais j'aurais préféré effectivement ne pas avoir eu raison sur le risque d'emballement que l'on connaît", a-t-il ajouté, faisant allusion aux Gilets jaunes. "La France se serait bien passée de cette confrontation qui oppose l'écologie au social, alors que ma volonté était de réconcilier écologie et social. On n'y est pas parvenu et cette crise était évitable."
"Je n'ai pas été entendu, on m'a opposé des raisons budgétaires, j'en ai tiré des leçons" : le bilan amer de @N_Hulot sur ses derniers jours en tant que ministre #LEmissionPolitique pic.twitter.com/JnqwW999JE — L'Emission politique (@LEPolitique) 22 novembre 2018
C'est un plan de guerre qu'il faut faire."
Nicolas Hulot
Nicolas Hulot souhaite que l'Europe montre l'exemple dans la lutte contre le réchauffement climatique, au moment où de grands pays comme les Etats-Unis et le Brésil remettent en cause les accords de Paris. "On est en train de perdre la guerre alors que c'est un plan de guerre qu'il faut faire. L’Europe peut le faire et elle a tout intérêt à le faire. Déjà pour montrer l’exemple et pour montrer qu’économiquement c’est avantageux. Vous avez vu les conséquences sur l’économie, la santé, la sécurité ? On va le payer plein pot, nos démocraties vont s'effondrer", s'est inquiété l'ancien membre du gouvernement.
Sur le nucléaire, on avait pris trop de retard."
Nicolas Hulot
Invité à revenir sur sa décision de repousser à 2035 (au lieu de 2025) l'objectif de ramener à 50% la part du nucléaire dans la production d'énergie, Nicolas Hulot s'est défendu : "Je l'assume car on avait pris trop de retard, et sauf à se mettre dans des problèmes de sécurité d'approvisionnement, ce n'était pas jouable."
"2035 c'est bien, à condition qu'on ait un calendrier, un échéancier, qu'on nomme les réacteurs. Qu'il y en ait au moins six d'ici 2028, plus Fessenheim, et qu'on ait fermé les 4 centrales à charbon", a poursuivi le ministre.
Je suis disponible, mais pas dans le champ politique conventionnel."
Nicolas Hulot
Nicolas Hulot a assuré qu'il ne soutiendrait aucune liste politique aux prochaines élections européennes. "Ce que je voudrais pour les élections européennes (...) c'est, avec d'autres, mettre sur la table des propositions à hauteur de l'ambition européenne et de la situation actuelle, et s'en empare qui veut (...) Je veux aider à faire émerger les alternatives".
Pour les élections européennes, @N_Hulot ne souhaite pas conduire de liste : "Je suis disponible, mais pas dans le champ politique conventionnel" #LEmissionPolitique pic.twitter.com/sF41BF8TFe — L'Emission politique (@LEPolitique) 22 novembre 2018
2022 ? Un fantasme de journaliste."
Nicolas Hulot
Nicolas Hulot a également écarté toute ambition présidentielle pour 2022, parlant d'un "fantasme de journaliste". "J'ai été chez les écolos, j'ai été candidat à la présidentielle... mais il faut que je trouve une autre forme, ça passera par la société civile (...) Je vais me mettre du côté de la société citoyenne, discrète, invisible, ces millions de bénévoles qui essayent de construire la société de demain", a affirmé Nicolas Hulot. "Cette notoriété, je vais la mettre au service des idées, des innovations, de ceux qui se battent pour faire le monde de demain mais qu'on n'écoute pas", a-t-il encore expliqué.
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