Les États généraux de l'information, lancés ce mardi matin, étaient une promesse de campagne d'Emmanuel Macron en 2022.Ils visent à fixer des "règles du jeu" dans un univers médiatique en plein bouleversement.Cela pourra passer par des mesures "législatives, fiscales, budgétaires", selon le gouvernement.
Top départ ce mardi 3 octobre au matin : l'organisation des États généraux de l'information sera précisée par le comité de pilotage indépendant des États généraux, lors d'une conférence de presse à 11h30 à Paris. Ces États généraux étaient une promesse de campagne d'Emmanuel Macron en 2022. Longtemps attendue, leur tenue a été annoncée par l'Élysée mi-juillet.
"Le but, c'est d'aboutir à un plan d'action" pour "garantir le droit à l'information à l'heure numérique", explique à l'AFP Christophe Deloire, délégué général de ce comité présidé par Bruno Lasserre (de la Cada, Commission d'accès aux documents administratifs). Cela pourra passer par des mesures "législatives, fiscales, budgétaires", avec peut-être une modification de la loi de 1986 qui régit l'audiovisuel.
"Une phase de diagnostic jusqu'à la fin de l'année"
Mais les États généraux devraient aussi aboutir à des "recommandations" au secteur des médias, selon M. Deloire, par ailleurs secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF).
Organisés par groupes de travail, les États généraux débuteront par "une phase de diagnostic jusqu'à la fin de l'année", avant "les propositions". Ils s'achèveront "en mai-juin" 2024. "Le périmètre est très large : de la qualité de l'information au financement du journalisme jusqu'aux réseaux sociaux et à l'intelligence artificielle, en passant par beaucoup d'autres choses", note M. Deloire.
Parmi les thèmes abordés, la qualité de l'information tiendra une place centrale, à l'heure où les réseaux sociaux rebattent les cartes chez les jeunes. Autre sujet d'ampleur, la concentration de nombreux médias français entre les mains de grands groupes privés et de quelques milliardaires. Cela a fait l'objet d'une commission d'enquête sénatoriale en 2022.
Également au menu, la protection des sources des journalistes. Ce thème d'actualité a été propulsé sur le devant de la scène par la récente garde à vue de la journaliste Ariane Lavrilleux, après une enquête sur une mission de l'armée française en Égypte. Cela a indigné la profession et des rassemblements sont prévus mardi à 18h30 à Marseille ou Strasbourg. L'une des difficultés des États généraux est d'éviter d'en faire un événement corporatiste, qui n'intéresserait que les journalistes. "On veut partir des citoyens, en allant leur parler là où ils sont", espère M. Deloire.