Les Indés-LCI-metronews - Bartolone : "Macron aurait mieux fait de se taire"

Publié le 12 novembre 2015 à 16h10

INTERVIEW - La tête de liste du Parti socialiste pour les régionales en Ile-de-France était l'invité des Indés-LCI-Metronews, ce jeudi 12 novembre. Au programme avec Claude Bartolone : élections régionales, Front national et action gouvernementale.

Elections régionales : "Le report de voix se fera"
"Le programme des écologistes et le mien, qui est déjà un programme de rassemblement, n’ont jamais été aussi proches. Il y a eu des problèmes entre les écolos et nous au niveau national, nous avions des différences aux élections départementales dernières, et pourtant, le seul meeting qui a mis Emmanuelle Cosse, Pierre Laurent et moi sur le même tréteau, c’est en Seine-Saint-Denis. L’écart entre la droite et nous se fait sur le taux de report des communistes et des écologistes au deuxième tour. Nous avons géré cette région ensemble, donc le report de voix se fera. Ce sont les valeurs qui font une liste de second tour. Je veux redonner envie à ceux qui ont voté socialiste de revenir aux urnes. Le rassemblement, les projets, la clarté, permettent de lutter contre le populisme et de sauver la gauche."

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Droite et extrême droite - "Mon seul ennemi, c'est le FN"
"Je veux être un éveilleur de conscience contre l'extrême droite, d’autant plus quand la droite favorise ce discours. Quand la candidate de droite vient en Seine-Saint-Denis pour dire : "Qui mieux qu’une femme pour faire le ménage ?", ça n’est pas acceptable. Ça n'est pas de l’humour quand la droite, théoriquement républicaine, plante des graines qui vont être récoltées par le FN. Valérie Pécresse est la candidate de Nicolas Sarkozy, mais elle est une adversaire, pas une ennemie. Mon seul ennemi, c’est le FN. Je suis triste de constater les dérives qui sont les siennes. Je la connaissais filloniste modérée, désormais, elle donne des gages à l'extrême droite à chaque fois qu’elle ouvre la bouche. Elle est dans l’outrance. La droite républicaine doit être intransigeante face au FN. Où sont les centristes, les gaullistes ? Leur acoquinage avec la "manif pour tous", leurs propos sur les réfugiés, à qui ça profite ? Un électorat préfèrera toujours l’original à la copie."

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Logement : "Pas le moindre euro de la région pour les communes ne respectant pas la loi SRU"
"Sur l'encadrement des loyers en Ile-de-France, il y aura à se battre pour faire face à l’urgence. Ça n’est pas la solution miracle, la construction de logements reste nécessaire. Il faut faire comprendre aux maires que le logement social est indispensable. Il n'y aura plus le moindre euro de la région pour les communes ne respectant pas la loi SRU. On ne peut pas accepter que le loyer devienne une difficulté dans la vie de tous les jours. C’est très cher sur Paris, donc les gens s’éloignent, ils font monter les prix sur la première couronne et les plus humbles sont chassés. J’ai dit au gouvernement qu’on ne peut pas assister à ce déménagement des "rurbains", qui ont moins de services publics, moins de transports en commun."

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Vivre-ensemble : "Il faut une vision sociale pour la région"
"Je suis un fils de prolétaire, je sais d’où je viens. Quand je parle avec des jeunes issus de l’immigration, qui veulent être à la table de la République, ils sentent que j’ai connu des difficultés similaires. Je veux favoriser le vivre-ensemble, par exemple en soutenant l’installation de médecins. Par le passé nous avons eu le bouclier fiscal, moi ma campagne, c’est le glaive de l’égalité, sur les questions de transport, de culture, de logement. Il faut une vision sociale pour la région. Le vivre-ensemble, c’est aussi cette question de l’islam en France. Les nouvelles générations ne vont plus au bled pour prier, pour se faire enterrer, donc la construction de mosquée devient une préoccupation pour eux. Nous parlons à des compatriotes français, qui dans le cadre de la laïcité, ont le droit de pratiquer leur religion."

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Amendement Ayrault : "Pas de zig-zag dans la politique fiscale"
"À partir de 2016, il faudra bien qu’on précise les méthodes techniques du prélèvement à la source, qui est une pratique moderne. Mais je ne suis pas favorable à ce que l’amendement Ayrault soit appliqué cette année, parce que les parlementaires doivent savoir quelles sont les conséquences des amendements qu’ils votent. Après les efforts des Français pour sauver les services publics et permettre le redressement économique, il doit y avoir un retour sur investissement. Le vrai débat, c’est celui de la baisse d’impôts. Je suis favorable au prélèvement à la source, il nous obligera à avoir une proposition pour conjuguer CSG proportionnelle et impôts sur le revenu progressif. Ce que je ne veux pas, c’est qu’un train en cache un autre, il ne faut pas de zig-zag dans la politique fiscale du gouvernement. Je ne veux pas qu’on soit dans la même position que Nicolas Sarkozy, qui avait décider en 2008 la suppression de la demi-part des veuves."


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Fonctionnaires payés au mérite : "Macron aurait mieux fait de se taire"
"Je ne comprends pas les propos d'Emmanuel Macron sur la rémunération des fonctionnaires au mérite, à un moment où une partie de la droite essaye de jouer sur le populisme, de manipuler les fonctionnaires. Le mérite existe déjà dans la fonction publique, en fonction des diplômes, des concours. C’est le seul endroit où on tient compte de ça pour progresser. Ce n’est pas la peine d’essayer de sortir un fantasme, de faire du fonctionnaire-bashing. Les fonctionnaires n’auraient pas un travail qui ne correspond à leur salaire ? Emmanuel Macron, je l’aime beaucoup, il dit des choses indispensables à la modernisation du pays, mais il aurait mieux fait de se taire."

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Retrouvez l'interview de Claude Bartolone en intégralité :


La rédaction de TF1info

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