Avec Marine Le Pen et Valérie Pécresse, deux femmes apparaissent aujourd'hui en mesure de devenir présidente de la République.S'il est élu, Yannick Jadot explique pour sa part vouloir nommer une femme au poste de Premier ministre.Malgré des évolutions notables au cours des dernières décennies, les femmes restent en effet minoritaires à la tête des États.
Douze candidats sont parvenus à récolter les 500 signatures nécessaires pour se présenter à l'élection présidentielle. Deux tiers sont des hommes, mais l'on compte malgré tout aujourd'hui (à en croire les sondages) deux femmes en mesure d'accéder au second tour : Marine Le Pen d'un côté, Valérie Pécresse de l'autre. Si l'une d'elles parvenait à l'emporter d'ici à quelques semaines, la France serait pour la première fois dirigée par une femme.
L'écologiste Yannick Jadot, invité dimanche du Grand Jury sur LCI, a assuré qu'il nommerait une femme à Matignon en cas de victoire. "Par principe", assume-t-il, parce qu'il est nécessaire à ses yeux d'observer "la parité à la tête de l'exécutif". Et d'appeler de ses vœux qu'une femme prenne en parallèle la présidence de l'Assemblée nationale. Si le nombre très réduit de postes de pouvoir occupés par des femmes durant la Ve République interpelle, il fait toutefois écho à une situation observée régulièrement à l'étranger. En 2022, les hommes demeurent encore très largement surreprésentés à la tête des États, et ce malgré une évolution significative au cours des dernières décennies.
🚨🔴🎙️ INVITÉ #LeGrandJury - @yjadot sur son gouvernement s'il est élu #Presidentielle2022 : 💬 "Par principe" la Première ministre "sera une femme car il faut la parité à la tête de l'exécutif et je souhaiterais que ce soit une présidente de l'Assemblée" ⤵️ pic.twitter.com/ZvX016wE59 — Le Grand Jury (@LeGrandJury) March 20, 2022
Angela Merkel, l'arbre qui cache la forêt ?
Édith Cresson demeure à ce jour la seule femme à avoir occupé dans l'Hexagone la fonction de Première ministre. Une expérience de courte durée puisqu'elle n'a duré que 10 mois et 18 jours, à cheval entre 1991 et 1992 durant le second mandat de François Mitterrand. Outre la brièveté de ce passage à Matignon, il faut garder à l'esprit qu'en France, le rôle du Premier ministre demeure limité en comparaison de celui occupé par le président de la République.
Lorsque l'on s'intéresse aux autres pays européens, l'exemple de l'Allemagne est souvent le premier à venir à l'esprit. Les 16 années passées par Angela Merkel en tant que chancelière tendent à faire oublier que le Vieux Continent demeure en grande majorité dirigé par des hommes. Aujourd'hui, seules 4 femmes sont aux manettes au sein de l'UE : Sanna Marin en Finlande, Kaja Kallas en Estonie, Mette Frederiksen au Danemark et Magdalena Andersson en Suède. Investie en novembre dernier, cette dernière occupe la fonction de Première ministre, à l'instar des 3 autres femmes mentionnée ci-dessus.
Toujours en Europe – mais hors de l'UE –, évoquons le cas de la Serbie, qui compte à sa tête Ana Brnabić depuis juin 2017, tandis que la Moldavie et l'Islande sont également dirigées par des femmes. Plusieurs pays comptant actuellement un homme au pouvoir ont par ailleurs confié les plus hautes responsabilités à des femmes par le passé : ce fut le cas du Royaume-Uni avec Margaret Thatcher et Theresa May, de la Pologne et de la Norvège (à trois reprises dans ces deux pays), ou bien encore de la Slovaquie, de le Roumanie et de la Croatie. Au cœur de l'actualité depuis plusieurs semaine, l'Ukraine a elle aussi été dirigée par une femme. Ioulia Tymochenko fut Première ministre à deux reprises entre 2005 et 2010, occupant cette fonction près de 3 ans.
Notons enfin qu'à travers l'Europe, aucun pays ne compte un parlement comptant une majorité de femmes. L'Islande a failli être la première à le devenir à l'automne dernier, mais un recomptage des voix a finalement vu les hommes rester majoritaire parmi les 63 députés de l'île. Gardons à l'esprit qu'en France 39% des députés sont des députées, et que l'on compte 32% de sénatrices au sein de la "chambre haute".
Des progrès récents dans le monde
À travers le monde, environ un pays sur 10 est dirigé par une femme. Une faible proportion que l'on observe régulièrement lors des sommets internationaux, où les hommes sont le plus souvent en grande majorité. Angela Merkel fut à de multiples reprises la seule femme lors des sommets du G7 et du G20, bien qu'accompagné par la britannique Theresa May lorsque cette dernière occupait le 10 Downing Street.
Quid de la place des femmes au pouvoir dans le reste du monde ? Le Pew Research Center, centre de recherche américain, s'intéressait à la question en 2017, se référant notamment à de travaux menés par le Forum économique mondial. Il y a 5 ans, il notait que 70 pays à travers le monde avaient ou avaient eu par le passé une femme à leur tête. Un nombre en constante augmentation (en particulier depuis les années 1990) et désormais à revoir à la hausse, puisqu'en l'espace de quelques années, des pays tels que la Suède, l'Estonie, la Belgique, le Bénin, le Costa Rica ou la Tanzanie ont vu pour la première fois de leur histoire une femme prendre le pouvoir.
Depuis 1964, soulignons que seuls 6 pays à travers le Globe ont été dirigé durant plus de 15 ans par des femmes. L'Allemagne en fait partie, au même titre que l'Islande, l'Inde, les Philippines et l'Irlande. Comme l'indique le Pew Research Center, c'est en Asie et plus précisément au Bangladesh que l'on a enregistré la plus longue période avec une femme à la tête de l'État. 23 années cumulées, record en cours et qui évolue puisque depuis 2009, Sheikh Hasina occupe la fonction de Première ministre dans ce pays d'Asie au nord du golfe du Bengale.
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