ÉCOLOGIE - L'examen en séance publique du projet de loi du gouvernement visant à lutter contre le dérèglement climatique a débuté lundi. Trois semaines de débats sont désormais au programme des députés.
Les échanges seront scrutés avec attention, chaque courant politique ayant à cœur de marquer l'opinion, à presque un an de la présidentielle. Ce lundi 29 mars, les députés ont commencé l'examen dans l'hémicycle du Palais-Bourbon du projet de loi du gouvernement en faveur de la préservation du climat, près de deux ans et demi après l'irruption spectaculaire du mouvement des Gilets Jaunes, lancé à la suite d'une augmentation de taxe sur les carburants. Une tornade contestataire à laquelle Emmanuel Macron a répondu dans la foulée par l'organisation, un an plus tard, d'une Convention citoyenne pour le climat qui a rendu ses propositions. L'exécutif a ensuite fait son choix parmi les 149 propositions citoyennes.
Maintenant c'est l'heure pour le Parlement de se saisir de la question, les débats sont prévus pour durer au moins trois semaines.
Une écologie du chemin de "crête"
En cuisine comme en politique, tout est souvent affaire de dosages ; à la différence qu'un cuisinier a lui à sa disposition une recette, ne souffrant pas de contestation. À l'Assemblée il y a, au minimum, autant de recettes que de courants politiques. Première à s'exprimer, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a défendu devant les députés une écologie du "bon sens", "une réalité du quotidien", modifiant "nos modes de vie".
Éducation, publicité des énergies fossiles, pollution de l'air, passoires thermiques, vols domestiques, artificialisation, écocide... @barbarapompili décrit les grands sujets de la #LoiClimat > https://t.co/5shMV2vyCm #DirectAN #ClimatRésilience pic.twitter.com/AcxJfoOooF — LCP (@LCP) March 29, 2021
Une prise de parole de l'exécutif qu'ont soutenu les parlementaires de la majorité. "Nous ne sommes pas pour une écologie de la décroissance ! Une écologie brutale qui mettrait en péril nos industries automobile, aéronautique et notre agriculture ! [...] N'oublions pas que c'est la croissance économique qui financera la transition écologique. Nous ne sommes pas pour une écologie punitive", a martelé le député LaREM Jean-René Cazeneuve.
Un "artifice de communication" selon l'opposition
Une fois fini les déclarations du gouvernement et de la majorité, aussi bien à la gauche comme à la droite du groupe majoritaire, les flèches oratoires se sont abattues de tous côtés sur le projet porté par l'exécutif. "Cette proposition ne comporte pas les mesures concrètes indispensables qui sont à notre portée et que vous avez décidées de ne pas prendre !", a accusé le président du groupe des députés de La France insoumise qui avait déposé une motion de rejet préalable à l'examen du texte, sans succès.
Au sein de la droite la critique est tout aussi fournie, mais avec une lecture diamétralement opposée. "Pour nous, c'est un projet de loi qui n'est qu'un artifice de communication ! Attention à la surchauffe de symboles !", a raillé le député Les Républicains Julien Aubert. "Les terrasses chauffées, on parle de 0,001% des émissions de gaz à effet de serre, soit un impact relativement dérisoire sur la lutte contre le réchauffement climatique, est-ce que vous pensez vraiment qu'il mérite l'attention qu'on lui donne ?!", dénonçait-il.
Plus à droite, la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, est, elle, venue défendre ses propositions écologiques, comme un avant-goût du scrutin présidentiel. Alliant la défense du localisme et des frontières, celle-ci a condamné "les mondialistes, qui imposent traités de libre échange et éoliennes".
Les prises de paroles de ce lundi se sont achevées dans la nuit. La séance n'était pas consacrée au cœur des propositions gouvernementales : la création d'un "CO2-score" pour informer les consommateurs sur l’impact carbone des produits et services, l'interdiction de la publicité en faveur des énergies fossiles, le renforcement des sanctions sur les atteintes à l'environnement, le développement du vrac ou des menus végétariens, etc. Ces sujets viendront dans un second temps, dès ce mardi avec l'examen des 69 articles et des 6017 amendements retenus pour la discussion. Les trois prochaines semaines promettent d'être animées.
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