Le projet de loi immigration a été présenté ce mercredi en Conseil des ministres, avant un parcours qui s'annonce difficile au Parlement.Alors le ministre de l'Intérieur a assuré qu'il serait prêt à arriver à "un compromis sans dénaturer le texte", précisément avec LR.Mais ces derniers assurent que leur parti ne se contentera pas de "faire semblant de régler la question".
L'histoire se répète et se répètera encore. Sans majorité absolue à l'Assemblée nationale, le gouvernement doit convaincre des groupes de l'opposition de voter en faveur de ses textes, en premier lieu Les Républicains et ses 62 députés. S'il pouvait espérer compter sur son soutien pour son projet de loi immigration, finalement rien n'est moins sûr. Le nouveau président du parti Éric Ciotti a déjà prévenu qu'il voterait contre, et le patron des sénateurs Bruno Retailleau a encore critiqué mercredi un texte qui "ne change pas la donne" car "il ne permet pas de reprendre le contrôle, la maîtrise de l'immigration".
Alors ce mercredi à l'issue du Conseil des ministres, usant de la méthode Coué, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est dit "certain" que le gouvernement arrivera à "un compromis sans dénaturer le texte" présenté ce jour en Conseil des ministres, "en écoutant évidemment les oppositions, et singulièrement les oppositions de droite".
"On aura l'occasion d'améliorer un certain nombre de dispositions"
"Nous entendons de la part des LR de l'Assemblée nationale qu'ils attendent de savoir ce que vont faire les LR du Sénat", a expliqué le ministre, alors que le texte sera d'abord présenté au Sénat, dominé par Les Républicains. "Donc on aura l'occasion d'améliorer un certain nombre de dispositions. C'est un texte court qui permet beaucoup d'action", a ajouté Gérald Darmanin.
"Le président [LR de la Commission des Lois du Sénat, François-Noël] Buffet est par exemple très attaché à l'idée qu'un refus d'asile vaut arrêté de reconduite à la frontière. Il n'est pas dans ce texte, nous sommes ouverts par exemple à cette proposition", a-t-il assuré. "Il y a des propositions de restriction du regroupement familial (...), je suis ouvert à cette discussion." "Il y a des discussions qui évoquent évidemment l'immigration de travail. Nous n'avons pas mis les quotas dans le texte" mais "nous attendons les propositions du groupe LR", a énuméré le ministre de l'Intérieur.
Les cadres LR réticents
Mais les cadres LR ont repoussé peu de temps après les appels au dialogue du gouvernement. Le chef des députés Républicains Olivier Marleix a estimé devant la presse parlementaire que son parti "ne se prêtera pas à un exercice de communication consistant à faire semblant de régler la question". "Gérald Darmanin aura beau essayer de retrouver une vieille carte de l'UMP ou de LR, ce n'est pas ça qui nous fera changer d’avis", a-t-il ajouté, en accusant le ministre de l'Intérieur ex-Républicain de "faire des moulinets" sur les expulsions. "Je considérais qu'il y avait une majorité à l'Assemblée nationale pour voter un texte très à droite" mais "visiblement ça fait très peur au gouvernement, du coup ils ont fait un texte qui ne ressemble pas à grand-chose", a-t-il ajouté.
Le projet de loi sur l'immigration présenté en Conseil des ministres et porté par Gérald Darmanin et le ministre du Travail Olivier Dussopt, braque également largement à gauche, et le gouvernement refuse de discuter avec le Rassemblement national sur le sujet.
Le texte prévoit des mesures pour faciliter les expulsions, surtout des étrangers "délinquants", une réforme du droit d'asile et un volet intégration, notamment la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les "métiers en tension" (restauration, bâtiment...) où les employeurs peinent à embaucher.
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