Loi Travail modifiée : qui est pour, qui est contre ?

Publié le 15 mars 2016 à 7h35
Loi Travail modifiée : qui est pour, qui est contre ?

RÉFORME - Manuel Valls a présenté lundi aux syndicats la nouvelle version de la loi El Khomri, destinée à prendre en compte les critiques formulées sur ce texte. Les réactions étaient très mitigées.

Manuel Valls et Myriam El Khomri s'étaient donnés pour ambition de rétablir le dialogue autour du projet de loi sur le travail. Le Premier ministre et sa ministre auront longuement défendu devant les organisations syndicales et patronales la nouvelle mouture du texte, qui met plusieurs mesures décriées entre parenthèses. L'accueil était plutôt mitigé.

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 Ceux qui sont satisfaits
Le syndicat CFTC a estimé lundi avoir été "entendu sur l'essentiel" concernant le projet de réforme du Code du travail, tout en affirmant son intention de "peser" pendant les débats parlementaires, notamment sur le périmètre des licenciements économiques. Le syndicat s'est réjoui des évolutions relatives aux indemnités prud'homales et au coup de pouce aux jeunes non diplômés.

Dans le même sens, le collectif d'associations Alerte s'est réjoui d'avoir été entendu par le gouvernement sur trois points "essentiels" du projet, citant "l'élargissement de la garantie jeunes, qui devient un droit pour toute personne qui la demande", la "reconnaissance de l'engagement bénévole dans le compte personnel d'activité" et "les 400 heures de formation pour les travailleurs non qualifiés et chômeurs de longue durée". Le deuxième syndicat étudiant, la Fage, a aussi estimé que la nouvelle mouture permettait "la poursuite du dialogue".

 Ceux qui sont contre
Pour le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, le gouvernement n'a apporté que des "corrections à la marge" au projet de réforme du Code du travail. Pour le syndicaliste, "le mécontentement et le désaccord demeurent". Il a donc appelé à "continuer la mobilisation" contre le texte les 17 et le 31 mars.

Même réaction à la CGT, dont le secrétaire général, Philippe Martinez, a estimé que la mobilisation contre ce texte est "plus que jamais d'actualité". En outre, le président du premier syndicat étudiant, l'Unef, William Martinet, a appelé les jeunes à "continuer la mobilisation", notamment ce jeudi.

Côté politique, Les Républicains ont dénoncé lundi un texte "vidé de son sens" et estimé que le gouvernement avait "reculé" sur cette réforme.

 Ceux qui attendent de voir
Les organisations patronales ont manifesté leur mécontentement, lundi, suite aux diverses modifications apportées au texte, sans pour autant ruer dans les brancards. Pierre Gattaz, le patron du Medef, a ainsi estimé que rendre "indicatif" le plafonnement des indemnités prud'homales enlevait toute "la cohérence au dispositif général" du projet de loi. "Nous allons continuer le combat pour le pays, le combat pour l'attractivité du territoire, le combat pour l'emploi", a assuré le patron des patrons, qui "espère que les réformistes de gauche et de droite prendront leurs responsabilités. S'il y a encore des reculades sur ce texte, ce sera la fin des haricots". La CGPME, de son côté, craint "une réforme à l'envers".


La rédaction de TF1info

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