Loi Travail : pour Martine Aubry, le recours au 49-3 n'était "pas acceptable"

Publié le 13 mai 2016 à 22h51
Loi Travail : pour Martine Aubry, le recours au 49-3 n'était "pas acceptable"

OPPOSITION - Dans une lettre adressée aux militants socialistes du Nord vendredi 13 mai, la maire de Lille écrit qu’il était possible de parvenir à un "accord collectif pendant le débat à l’Assemblée", au lieu de recourir à l’article 49-3.

Pour clore une semaine très traumatisante pour la gauche et la majorité, les déclarations de Martine Aubry étaient très attendues. La maire de Lille, dont les proches n'ont pas voulu de la motion de censure que proposaient de signer les députés frondeurs en réponse au 49-3 utilisé par le gouvernement pour faire passer la loi Travail, est sortie de sa réserve dans une lettre ouverte aux militants de la fédération socialiste du Nord.

Et elle prend position. Dans ce courrier, elle estime que le recours au 49-3 n'était "pas acceptable". Selon elle, il était possible de parvenir "à un accord collectif" pendant le débat à l'Assemblée pour faire adopter le projet de loi travail. "Ces propositions, ils les ont faites jusqu'au dernier moment. Il était donc possible de trouver une majorité parlementaire de gauche. Le choix d'utiliser l'article 49-3 n'est pas, dans ce contexte, acceptable. Il prive le Parlement du nécessaire débat démocratique auquel les Français avaient droit".

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Cette motion "n’aurait pas empêché l’adoption de la loi"

L’ancienne ministre du Travail justifie aussi la décision des députés qui lui sont proches, Jean-Marc Germain et François Lamy, de ne pas avoir apposé leur signature sous le projet de motion de censure de gauche, qui a échoué mercredi 11 mai à deux voix près, ce qui a provoqué l'incompréhension des frondeurs. Cette motion "n’aurait pas empêché l’adoption de la loi, chacun le sait". En revanche, "elle aurait renforcé la droite et, surtout, elle aurait sans doute provoqué une scission de notre parti", plaide-t-elle.

Seule solution pour Martine Aubry, alors que ses lieutenants plaident pour une abolition du 49-3 : "Rester dans notre parti, y travailler et débattre pour faire renaître l'espoir à gauche". "Nous sommes nombreux à la souhaiter. Il faut s'y atteler. Ce combat est aussi le vôtre", conclut-elle. 

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La rédaction de TF1info

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