LOTERIE - L'opération "Mission Patrimoine" patronnée par Stéphane Bern a été un succès : 22 millions d'euros récoltés l'année dernière. Pour cette nouvelle édition, la Française des jeux prévoit un Loto du 14 juillet et de nouveaux jeux à gratter et à collectionner. 118 monuments profiteront de l'argent récolté.
A la Française des Jeux, on prépare déjà "l'an 2 de la Mission Patrimoine". Au programme : deux jeux à gratter et un tirage exceptionnel du Loto le 14 juillet, qui viendront étoffer l'offre destinée à financer la restauration de monuments français. La première édition de cette opération avait connu un vif succès, permettant à l'opérateur de jeux de verser 22 millions d'euros à la Fondation du Patrimoine. "L'objectif est de faire mieux, ou au moins aussi bien", a affirmé Stéphane Pallez, la directrice de la FDJ.
Stéphane Bern, qui incarne cette mission depuis son lancement, est toujours aussi impliqué dans le sauvetage du Patrimoine : "J'y met toute mon énergie et j'ai l'impression de servir mon pays, parce que c'est sauver la ruralité" a-t-il déclaré à LCI, expliquant que "le patrimoine restauré sauve l'économie des villages". Lui espère bien tripler les revenus de l'année passée avec cette nouvelle édition.
18 monuments en péril "emblématiques" mis en avant
Pour cette nouvelle édition, 118 monuments en péril ont été désignés pour recevoir l'aide du loto du patrimoine, dont 18 monuments "emblématiques". "Une attention particulière a été donnée aux projets de centre-bourgs et de centre-villes", avait annoncé la Fondation du patrimoine. Le choix a été difficile : plus de 3.000 sites étaient recensés sur le site internet de la mission, à quelques heures de la fermeture des candidatures le 28 février, a-t-on appris auprès de la Fondation. Mais Stéphane Bern, dans une interview à LCI, explique que les 18 monuments ont été choisis pour leur caractère d'urgence, comme pour "l'Abbaye Notre Dame de Senanque, dans le Vaucluse, que tout le monde connaît et qui s'effondre". Il cite aussi la bibliothèque Fesch, à Ajaccio en Corse, dont la présence cette année est "un symbole fort".
Parmi les 18 monuments retenus pour être mis en avant sur les tickets de grattage, les français pourront donc découvrir le fort de Brescou, dans l'Hérault, le Beffroi de Béthunes ou encore le phare de l'île aux Marins, à Saint-Pierre-et-Miquelon. Choisis pour "représenter toutes les typologies du patrimoine", ils sont présentés sur le site de la Mission Bern. Mais pas question d'oublier les autres, "ce n'est pas l'arbre qui cache la forêt" assure Stéphane Bern, "nous allons aider une centaine d'autres monuments et nous continuerons d'aider ceux de l'édition précédente".
Nouvelle édition : deux temps forts
Alors que, l'an dernier, le lancement d'un jeu à gratter et le tirage du "Super Loto" s'était concentré autour des Journées du patrimoine, le tirage exceptionnel du Loto aura cette fois lieu le 14 juillet pour "en faire un événement plus important", selon Mme Pallez. En 2019, le jackpot reste inchangé : 13 millions d'euros.
En amont des Journées européennes du patrimoine, prévues du 13 au 15 septembre, seront ensuite lancés des jeux à gratter. Le jeu à 15 euros, un ticket grand format mettant en scène six des 18 "monuments emblématiques", sera reconduit pour un gain de 1,5 millions d'euros. L'an dernier, ce ticket à 15 euros avait connu "un énorme succès", avec 178 millions d'euros misés par 2,8 millions de clients. Il sera accompagné cette année d'une gamme de douze tickets, présentant chacun un monument, proposés à 3 euros pièce pour un gain possible de 30.000 euros.
"On veut essayer d'aller chercher de nouveaux clients en créant une famille de 'jeux patrimoine', comme on l'a fait pour Astro ou Mots Croisés. On espère aussi créer un effet de collection et que les gens achètent plusieurs tickets", explique la dirigeante de la FDJ.
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Un cercle vertueux pour le patrimoine
"A travers ces jeux, on donne plus de visibilité aux projets, ça permet d'avoir plus de mécènes privés, de crowdfundings... C'est un effet qu'on a constaté en 2018 : avec ce coup de pouce de notoriété, des gens ont donné spontanément à ces monuments, les visites ont augmenté... C'est un cercle vertueux", affirme la PDG. L'an dernier, "il y a également eu environ six millions d'euros de financements privés collectés dans le contexte de cette mission", détaille-t-elle. Par ailleurs, en plus des 22 millions d'euros de la FDJ, l'Etat avait versé 21 millions d'euros pour compenser les taxes prélevées sur les jeux, ce qui fait près de 50 millions d'euros pour le patrimoine récoltés en six mois.
Un système de financement de la rénovation des monuments en périls que Stéphane Bern compte bien exploiter : il est en négociation pour des accords de partenariat et de mécénat avec des grandes entreprises, "à hauteur d'un million et demie d'euros sur trois ans" affirme-t-il sur LCI. Une mission qu'il prend à cœur. "Le plus important pour moi, c'est qu'un maximum d'argent revienne au patrimoine."
Une raison supplémentaire pour convaincre les députés que ce loto est plus un "jeu philanthropique qu'un jeu d'argent" et les amener à voter pour la suppression des taxes de l'Etat sur le Loto du Patrimoine. Cela aiderait Stéphane Bern à atteindre son objectif : il espère récolter 70 millions d'euros grâce à cette nouvelle édition.