SECURITE - Manuel Valls a évoqué la possibilité d'une nouvelle prolongation de l'état d'urgence au-delà du 26 février 2016 pour permettre de poursuivre les investigations antiterroristes. Une mesure critiquée par certains à gauche, qui sera, faute de mieux, surveillée de près par les parlementaires.
L'état d'urgence s'enracine. Cette mesure rare (elle n'avait été prise que cinq fois en 60 ans), décidée le 13 novembre par François Hollande, pourrait être à nouveau prolongée. Manuel Valls a en effet admis, mardi, que les députés auraient peut-être à se prononcer à nouveau sur ce régime d'exception censé prendre fin le 26 février 2016. Selon le gouvernement, il a permis de réaliser en deux semaines, depuis le soir des attentats de Paris , 2235 perquisitions, sans oublier les assignations à résidence d'individus soupçonnés de liens avec une entreprise terroriste.
A LIRE AUSSI >>
Etat d'urgence : ce que permet la loi
Chez les élus de gauche, la perspective de revoter sur ce sujet - une première loi prolongeant de trois mois l'état d'urgence a été votée le 20 novembre - n'emballe personne. D'autant que la mesure est de plus en plus critiquée, notamment par des associations qui dénoncent l'assignation opportuniste de militants écologistes
dans le cadre de la COP 21
. "Quinze jours après cette première prolongation, voyons déjà ce que ça donne", juge ainsi un député PS. "Je n'y suis pas opposé par principe, mais qu'on nous dise pas dès aujourd'hui que l'état d'urgence sera prorogé de six mois à partir de février. Nous avons tout de même un droit de regard."
Régime sous surveillance
Le droit de regard, justement. A défaut d'en finir avec l'état d'urgence, les députés et les sénateurs veulent y voir plus clair. Et mener leur propre enquête sur ces "abus" et violations de droits
que certains dénoncent
. Mercredi, la commission des lois a mis sur pied, à l'initiative de Jean-Jacques Urvoas (PS) et de Jean-Frédéric Poisson (LR), un dispositif innovant qui lui permettra de suivre "en temps réel" les actions des autorités dans les cadre de l'état d'urgence. "C'est une véritable commission d'enquête dont les présidents sont investis de pouvoirs d'investigation sur place, sur pièce, de jour comme de nuit, sur tout le territoire", nous explique Philippe Gosselin (LR), membre de la commission des lois. "Ils bénéficieront de correspondants sur place, parquets, représentants du Défenseur des droits, de la police, des maires, qui feront remonter toutes les informations." Informations qui seront ensuite rendues publiques sur le site de l'Assemblée nationale, et feront l'objet d'un débat en séance. Pour l'heure, "24 courriers" relatifs à des perquisitions administratives "discutables" ont été reçus.
"C'est un mal nécessaire"
"De l'habillage", rétorque le député écologiste Noël Mamère, qui réclame la fin de ce régime d'exception. "Le gouvernement n'a pas intérêt à une diabolisation de l'état d'urgence", veut croire de son côté André Chassaigne (PCF). "Il faut que nous puissions faire remonter des éléments concrets, précis. Et si le gouvernement souhaite prolonger l'état d'urgence, il a intérêt à ce que cela se passe bien. Nous jugerons sur les actes."
La possibilité d'un nouveau prolongement n'inquiète pas, en revanche, à droite. "C'est un mal nécessaire", estime Thierry Mariani (LR). "Je suis plus inquiet des agissements des terroristes que d'éventuels dérapages des policiers qui font très bien leur boulot." Mais combien de fois faudra-t-il prolonger ? "Nous allons être confrontés à une mesure exceptionnelle dans la durée, observe Philippe Goujon (LR). Il faudra peut-être changer de système car nous sommes désormais en état de guerre." Un état d'urgence permanent, en somme ?
A LIRE AUSSI
>>
Notre dossier complet consacré aux attentats de Paris
Sur le
même thème
même thème
Tout
TF1 Info
TF1 Info
- 1Un appel à la grève au ministère des Affaires étrangères le 2 juinPublié hier à 11h26
- 2Variole du singe : un premier cas suspect recensé en FrancePublié hier à 20h31
- 3Guerre en Ukraine : enterré vivant après s'être fait passer pour mort, il échappe aux soldats russesPublié le 18 mai 2022 à 21h51
- 5Cannes 2022 : Tom Cruise n'avait d'yeux que pour la Patrouille de France sur les marchesPublié le 18 mai 2022 à 20h42
- 7Qu'est-ce que la variole du singe, détectée dans plusieurs pays européens et en Amérique du NordPublié le 18 mai 2022 à 17h14
- 8Qui est Camille Vasquez, l'avocate brillante et pugnace de Johnny Depp ?Publié le 18 mai 2022 à 19h16
- 10À Paris, Chris Rock se paie Will Smith, Meghan Markle et Amber Heard : quelle claque !Publié le 18 mai 2022 à 11h47
- 1EN DIRECT - Le nouveau gouvernement sera annoncé cet après-midiPublié aujourd'hui à 7h09
- 2Finistère : décès de trois membres d’une même famille emportés par une vaguePublié aujourd'hui à 6h32
- 3Le père de Boris Johnson officiellement citoyen françaisPublié aujourd'hui à 6h23
- 4DOCUMENT LCI - Ukraine : la bataille de Belogorivka, l'un des pires revers de l'armée russePublié aujourd'hui à 6h17
- 5
- 6
- 7Variole du singe : l'Espagne prépare l'achat de vaccins contre la variole classiquePublié aujourd'hui à 5h55
- 8Une surmortalité de 95.000 décès en France durant la pandémie, inférieure au bilan du Covid-19Publié aujourd'hui à 0h33
- 1Un appel à la grève au ministère des Affaires étrangères le 2 juinPublié hier à 11h26
- 3Législatives : que risque Elisabeth Borne en cas de défaite dans le Calvados ?Publié hier à 18h04
- 6
- 8EXCLUSIF - Sondage législatives : la gauche maintient sa légère avance au 1er tourPublié le 18 mai 2022 à 20h00
- 10Législatives : la Première ministre Elisabeth Borne sera bien candidate dans le CalvadosPublié le 17 mai 2022 à 9h49
- InternationalExactions en Ukraine : un soldat russe jugé pour crime de guerre
- Élisabeth Borne
- Culture, médias et divertissementFestival de Cannes 2022 : films, stars et paillettes sur la Croisette
- PolitiqueÉlisabeth Borne, Première ministre d’Emmanuel Macron
- InternationalFinlande, Suède : vers un élargissement de l'Otan