RENCONTRE - Emmanuel Macron reçoit vendredi à l'Elysée le président turc Recep Tayyip Erdogan. Si la question des droits de l'Homme doit être abordée, bien d'autres sujets intéressent les deux dirigeants, dont le dossier syrien et le Proche-Orient.
S'il fallait un exemple de la "realpolitik" façon Emmanuel Macron, les relations entre la France et la Turquie depuis l'élection du Président français pourraient en fournir l'une des plus fidèles illustrations.
Alors que les relations entre la Turquie et l'Union européenne - et principalement l'Allemagne - n'ont cessé de se dégrader depuis le putsch manqué de juillet 2016, le référendum d'avril 2017 renforçant les pouvoirs du président truc Recep Tayyip Erdogan et les arrestations de journalistes, la diplomatie française n'a cessé de prôner le maintien du dialogue avec ce pays, toujours officiellement en négociation avec l'UE en vue d'une future adhésion. A ce titre, le chef de l'Etat turc sera reçu vendredi 5 janvier à l'Elysée lors d'un déjeuner, une première depuis les grandes purges qui avaient suivi le coup d'Etat manqué contre le pouvoir d'Ankara - plusieurs dizaines de milliers de personnes avaient été arrêtées. En amont de cette rencontre, le président turc a accordé un entretien, jeudi, à TF1 et LCI, dont l'intégralité est à retrouver ci-dessous.
Fortes critiques à gauche
L'annonce de la visite du Président turc a suscité de fortes réactions politiques en France, notamment à gauche. Le PCF a ainsi dénoncé "un nouvel outrage à l'égard [...] des Kurdes qui subissent une impitoyable guerre meurtrière" et condamné "la visite du dictateur Erdogan", exprimant "sa solidarité totale avec tous les démocrates en Turquie". "Erdogan n'est pas le bienvenu à Paris", a également jugé le leader LFI Jean-Luc Mélenchon, affichant son soutien aux victimes de la répression.
Relation tumultueuse
Durant la campagne présidentielle française, Emmanuel Macron, à l'instar de ses concurrents, avait eu l'occasion de dénoncer le régime de Recep Tayyip Erdogan. Comme François Fillon, ex-candidat de la droite, il avait notamment critiqué la décision de François Hollande de laisser organiser un meeting pro-Erdogan sur le sol français, en mars 2017, alors que plusieurs partenaires européens interdisaient ces rassemblements. "J'aurais préféré que l'Union européenne décide, partout, d'interdire ce type de manifestation", avait jugé le candidat d'En Marche, estimant qu'il ne fallait avoir "aucune faiblesse" fasse aux "provocations" diplomatiques du président turc contre l'Allemagne et les Pays-Bas.
Après son élection, Emmanuel Macron a pourtant dû composer avec le dirigeant de ce pays stratégiquement incontournable. Qu'ils l'aient voulu ou non, les échanges entres les deux hommes se sont multipliés durant six mois, sur fond de conflit syrien, de lutte contre le terrorisme, et plus récemment de l'escalade au Proche-Orient après la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël par Donald Trump. "La scène internationale n'a pas grand chose de cool, vous savez", confiait-il, fin août, dans un entretien au Point. "Je suis aussi celui qui est obligé de parler avec Erdogan toutes les semaines."
Un échange régulier qui a aussi été provoqué par l'arrestation en Turquie des journalistes français Loup Bureau (plus de 50 jours de détention) et Mathias Depardon (un mois de détention), accusés de complicité avec le "terrorisme", finalement expulsés vers la France au terme des discussions entre les dirigeants.
Les droits de l'Homme, et d'autres sujets
En amont de la rencontre de ce vendredi, l'Elysée a précisé les thèmes qui seront abordés par les deux dirigeants. Il sera bien sûr question des droits de l'homme et de libertés fondamentales - un sujet qui a entraîné le gel de toute négociation sur l'hypothétique adhésion de la Turquie à l'UE - mais aussi "d'évoquer les questions liées aux relations bilatérales entre nos deux pays, ainsi que les questions régionales dont un focus tout particulier sur le dossier syrien, et palestinien".
Lors de ses voeux à la presse, mercredi 3 janvier, Emmanuel Macron a exposé sa ligne de conduite à l'égard du président turc. "La France ne doit pas renoncer à dialoguer avec les régimes qui ne partagent pas nos valeurs", a-t-il estimé. "Se murer dans un silence peut être un temps confortable, mais ne permet pas d'obtenir des progrès." Et de promettre de "continuer d'évoquer avec la Turquie la situation des journalistes emprisonnés", mais "avec le souci de défendre nos valeurs, et nos intérêts".
Le fameux "pragmatisme", qui a permis à la France, tout en défendant ses "valeurs", de signer en novembre, avec l'Italie et la Turquie, une lettre d'intention commune pour renforcer leur coopération dans le domaine de la défense antimissile sous l'égide du consortium Eurosam.
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