Macron, frondeurs, écologistes : Manuel Valls remet le PS au centre

Publié le 29 août 2015 à 17h32
Macron, frondeurs, écologistes : Manuel Valls remet le PS au centre

UNIVERSITÉ D'ÉTÉ – Alors que la gauche fait face à de nombreuses tensions, le Premier ministre s'est employé samedi à désamorcer les débats et recadrer sa majorité.

Manuel Valls veut remettre la gauche en ordre de marche. Alors que la majorité connaît une rentrée agitée, tiraillée entre son aile droite et son aile gauche, le Premier ministre et les cadres de la majorité ont profité de l'université d'été du PS, qui se déroule du samedi 29 au lundi 31 août à La Rochelle, pour remettre les pendules à l'heure. "Il faut savoir où l'on va et gouverner ferme", a ainsi martelé Manuel Valls samedi, alors qu'il visitait le trois-mâts L'Hermione, de retour des Etats-Unis.

Des tensions à droite et à gauche au PS

Depuis quelques jours, en effet, chacun semble vouloir tirer la couverture à soi au sein de la gauche. Il y a d'abord eu les déclarations d'Emmanuel Macron lors de l'université d'été du Medef. Devant les patrons, le ministre de l'Economie a vivement critiqué la réforme du temps de travail, expliquant que "la gauche a pu croire à un moment […] que la France pourrait aller mieux en travaillant moins. C'étaient de fausses idées". Fallait-il y voir une possible modification des 35 heures ? Pas question, a tranché Manuel Valls. "Il n'y aura pas de remise en cause du temps de travail et des 35 heures", a-t-il assuré vendredi, avant que Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS, n'annonce qu'il aurait une "explication franche" avec le ministre sur ce sujet.

A peine l'incendie était-il éteint qu'un autre se déclarait. Jeudi, l'aile gauche du PS et les frondeurs du parti organisaient une "pré-université" en se rassemblant à Marennes, à 60 kilomètres au sud de La Rochelle. Pour eux, il s'agissait de dénoncer la "voie sociale-libérale de François Hollande et Manuel Valls" et "la pression constante du Medef" sur les débats au sein de la majorité. Dans un texte cadre rédigé pour cette rencontre, l'aile gauche du parti explique qu’elle défend "des alternatives sérieuses" et qu'elle entend "continuer à peser" sur les débats. Là encore, Manuel Valls a tenu à recadrer cette opposition interne : "A force d'aller à gauche toute, on finit à droite", a-t-il simplement ironisé, accusant cette division interne de faire le jeu de l'extrême droite.

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Fractures avec les écologistes

Les socialistes doivent enfin composer avec des fractures en dehors de leur parti. Une possible union de la gauche, qui aurait permis, en vue des élections régionales de décembre prochain, de limiter la casse électorale semble morte et enterrée. En témoigne le choix des élus d'Europe Ecologie-Les Verts de faire alliance avec le Front de gauche dans plusieurs régions. Un choix qui a d'ailleurs poussé François de Rugy, le président du groupe écologiste à l'Assemblée, et Jean-Vincent Placé, à la tête des Verts au Sénat, à claquer la porte du parti cette semaine. Vendredi, Jean-Christophe Cambadélis avait déploré la "mélenchonisation rampante" d'EE-LV et annoncé son intention de créer une "nouvelle alliance", destinée à rassembler l'ensemble des partis de la gauche.

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Pour un temps au moins, les écarts au sein du PS semblent contenus. Mais le projet de loi de finances 2016, dont l'examen aura lieu cet automne, pourrait donner le signal de nouvelles frictions à gauche. "Pour nous le débat va continuer et notamment lors du débat budgétaire à l'automne", a prévenu le député frondeur Laurent Baumel.

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La rédaction de TF1info

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