OPINION - Audrey Pulvar a qualifié ce samedi sur France info de "glaçante" l'image de Gérald Darmanin participant à une manifestation de la police "soutenue par l'extrême droite". La tête de liste aux élections régionales en Ile-de-France avait refusé, comme Jean-Luc Mélenchon, d'y participer. Des propos qui suscitent de fortes réactions chez ses opposants.
Ces images, Audrey Pulvar ne les a pas digérées. Invitée sur France Info ce samedi, la tête de liste socialiste aux élections régionales en Ile-de-France a jugé sévèrement la manifestation de dizaines de milliers de policiers mercredi devant l'Assemblée nationale. Une manifestation "soutenue par l'extrême droite, à laquelle participe un ministre de l'Intérieur, qui marche sur l'Assemblée nationale pour faire pression sur les députés en train d'examiner un texte de loi concernant la justice, c'est une image qui pour moi était assez glaçante", a expliqué Audrey Pulvar.
"La colère des policiers est légitime, mais qu'elle s'exprime de cette façon devant l'Assemblée nationale avec un ministre de l'Intérieur (…) pour faire pression sur son collègue de la Justice, je trouve cela extrêmement inquiétant et je ne souhaitais pas y participer", a-t-elle déclaré, précisant qu'elle aurait se serait rendue à cette manifestation s'il s'était agi d'"un rassemblement citoyen entre la place de la République et la place de la Nation", le parcours traditionnel des manifestations syndicales à Paris.
Gérald Darmanin au rassemblement des policiers devant l'Assemblée nationale : "Une image assez glaçante", pour Audrey Pulvar, candidate aux élections régionales en Île-de-France https://t.co/SC4AKko8vs pic.twitter.com/hAtcjKZCxA — franceinfo (@franceinfo) May 22, 2021
Une manifestation qui divise la gauche
Depuis mercredi, cette manifestation a largement divisé la gauche. Tandis que la maire PS de Paris Anne Hidalgo, le premier secrétaire du PS Olivier Faure, le candidat PCF à l'élection présidentielle Fabien Roussel, l'eurodéputé ELV Yannick Jadot et d'autres élus de gauche y étaient présents, d'autres, comme Jean-Luc Mélenchon, s'y étaient refusé. Le dirigeant de LFI avait qualifié le rassemblement de "factieux". "Ce n'est pas notre culture d'aller aux manifs de policier, d'autant que celle-ci n'était pas d'abord pour demander des moyens, mais pour la propagation d'un discours sécuritaire droitier", avait renchéri un ancien cadre du parti en privé auprès de l'AFP, tandis que le député LFI Alexis Corbière accusait socialistes et communistes de courir derrière des "thématiques d'extrême droite".
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"Audrey Pulvar, jusqu’où irez-vous dans votre rapprochement avec LFI ? La gauche républicaine était à la #ManifPolice", a commenté sur Twitter Laurent Saint-Martin, tête de liste LREM en Ile-de-France, s'attirant la réplique immédiate de sa cible : "Les forces de l’ordre valent mieux que votre instrumentalisation de la Police Nationale contre la Justice. (...) Jusqu’où irez-vous dans votre rapprochement avec le Rassemblement national ?".
La prise de position de la candidate a suscité de nombreuses réactions à droite. "Audrey Pulvar considère 'glaçante' la manifestation des policiers et inadmissible qu’elle ait eu lieu devant l’Assemblée Nationale", a notamment dénoncé le sénateur LR Roger Karoutchi. "Quelqu'un lui a dit que la maire de Paris et beaucoup de parlementaires socialistes y étaient ?Madame Pulvar aurait un problème avec le besoin de sécurité des Franciliens ?" "Ce qui est surtout glaçant, ce sont les violences et meurtres dont les policiers sont victimes", a réagi de son côté l'eurdéputé LR Geoffroy Didier. "Chaque jour davantage,
Audrey Pulvar dérive et s’éloigne de la République."