POLITIQUE - Sur Twitter, mardi, le député des Bouches-du-Rhône a estimé que le rassemblement est "une manifestation pour un cahier de revendications corporatives" des policiers.
À rebours d'une grande partie de la classe politique, Jean-Luc Mélenchon et les députés de La France insoumise n'iront pas manifester aux côtés des policiers devant l'Assemblée nationale, mercredi 19 mai. Sur Twitter, ce mardi, l'élu et chef de file de la formation politique estime qu'il ne s'agit "nullement [d']une marche d'hommage aux policiers assassinés, c’est une manifestation pour un cahier de revendications corporatives comme le montrent les tracts des organisations policières".
Manifestation policière : nous n’irons pas. Voici pourquoi : https://t.co/8BMdMDesFX pic.twitter.com/p10SqXIGps — Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) May 18, 2021
"Nous ne participerons pas parce que nous ne partageons pas les revendications sur la base desquelles les organisations policières appellent à manifester", abondent les parlementaires LFI dans un communiqué, en référence à la volonté des forces de l'ordre de voir émerger une sévérité pénale accrue contre leurs potentiels agresseurs. Et les élus d'ajouter : "Le code pénal actuel prévoit déjà que le meurtre d’un fonctionnaire de police peut être puni de la réclusion criminelle à perpétuité. Quoi de plus ?"
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"Nous sommes pour une véritable police nationale républicaine de proximité au service de l’intérêt général et du peuple français", font aussi valoir les députés insoumis, indiquant qu'ils ne "cotiseront pas à l’ambiance générale de surenchère sécuritaire". Ils pointent aussi ce qu'ils nomment le "duo Gérald Darmanin et Marine Le Pen", accusant le ministre de l'Intérieur et la cheffe de file du Rassemblement national de "donner le sens de cette manifestation en décidant de s’y rendre".
Les syndicats de police, eux, ont appelé à un "rassemblement sans récupération politique" après le meurtre du policier Eric Masson, sur un lieu de deal à Avignon, le 5 mai. Un drame qui a ébranlé la police, déjà marquée par l'assassinat le 23 avril de l'agente administrative Stéphanie Monfermé, au sein même du commissariat de Rambouillet (Yvelines). "Ce rassemblement ne sera la tribune d'aucun parti, ni d'aucun membre du gouvernement", expliquent les organisations syndicales dans un communiqué commun.
Marine Le Pen "y sera par le cœur, par la pensée"
Pour l'heure, plusieurs personnalités politiques ont indiqué qu'elles se rendront à la manifestation. C'est le cas du candidat du PCF à la présidentielle, Fabien Roussel, du premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, de l'eurodéputé EELV Yannick Jadot ou encore du vice-président du RN, Jordan Bardella. Marine Le Pen, elle, "y sera par le cœur, par la pensée" a-t-elle annoncé, précisant que "tous les élus du rassemblement National y seront".
Du côté de l'exécutif, Gérald Darmanin a également annoncé sa présence à l'événement, alors que le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti pourrait passer "saluer les forces de l'ordre" si l'avancement des débats à l'Assemblée, où est examiné son projet de loi pour la "confiance" dans la justice, le permettait, a indiqué son entourage. À l'inverse, la ministre déléguée à la Citoyenneté auprès du ministre de l’Intérieur, Marlène Schiappa, a indiqué à LCI, dimanche, "ne pas aller dans les manifestations depuis [qu'elle est] ministre". "C’est une règle que je me suis donnée, même quand c’était des manifestations qui me tenaient à cœur".
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