ÉCOUTEZ - Pour Emmanuel Macron, "la foule n'a pas de légitimité" face aux élus

Son message sera-t-il entendu ? Après une journée scandée par les consultations auprès des cadres de la Macronie, Emmanuel Macron s'exprimait devant les parlementaires de son camp, ce mardi 21 mars. Une réunion durant laquelle il a estimé qu'il fallait "apaiser" et "écouter la colère" des Français après l'adoption contestée de sa réforme des retraites par le Parlement, tout en affirmant que "la foule" n'avait pas de "légitimité" face aux élus, selon des propos rapportés par des participants à cette soirée.

"S'ouvre une période devant nous où il faut apaiser, calmer, retourner sur le terrain et écouter les colères", aurait ainsi déclaré le président. "Ce que je demande à la Première ministre, c'est de réorganiser le travail du gouvernement à cette aune", a-t-il ajouté, appelant les "cabinets ministériels" à travailler "beaucoup plus avec les parlementaires de la majorité". 

Plus tôt dans la journée, il avait exclu toute dissolution ou remaniement, au lendemain d'une motion de censure destinée à faire chuter le gouvernement d'Elisabeth Borne et rejeté seulement à neuf voix. Selon lui, ce vote démontrait qu'il n'y avait "pas de majorité alternative". "Et ce n’est pas parce que ça passe à très peu de choses que c’est illégitime pour autant, au contraire", a-t-il insisté.

Défendant l'utilisation du 49.3, Emmanuel Macron a par ailleurs rappelé la concertation menée par l'exécutif. "Quelle est la main que nous n’avons pas saisie ? Je le demande", a ainsi dit Emmanuel Macron, qui risque pourtant de raviver les colères en jugeant que "la foule" qui continue de manifester contre la réforme malgré son adoption définitive n'a "pas de légitimité face au peuple qui s'exprime souverain à travers ses élus". "L'émeute ne l'emporte pas sur les représentants du peuple", a-t-il déclaré, alors que de nouvelles manifestations émaillées de tensions avaient lieu ce mardi soir à Paris et ailleurs en France.

À cet égard, il s'est posé en défenseur de "l'ordre démocratique et républicain" et a donné rendez-vous à ses soutiens dans un mois pour présenter une nouvelle méthode de gouvernement. Pressé de redéfinir sa ligne pour relancer son second quinquennat, le président de la République a en tout cas assuré que le cap était "clair", à la veille d'un entretien au JT du 13h de TF1 et de France 2. "Nous devons aussi avancer sur trois progrès majeurs pour les Français : la santé, l'école et l'écologie", a-t-il plaidé.