CRITIQUES - Emmanuel Macron a annoncé jeudi 8 avril la suppression de l'École nationale d'administration afin de remettre à plat le système de formation des hauts fonctionnaires. Qu'est-il reproché à cette école, qui a formé quatre des six derniers chefs de l'État ?
Emmanuel Macron avait annoncé en 2019 qu'il n'en voulait plus. Jeudi 8 avril, le président de la République a annoncé la suppression de l'École nationale d'administration (ENA). Créée en 1945 par le général de Gaulle, cette école destinée à la formation des hauts-fonctionnaires, et par où sont passés quatre des six Présidents, est fortement critiquée pour sa formation d'élites "hors sol", notamment depuis la crise des Gilets jaunes. Pour quelles raisons ?
La critique la plus récente avait été formulée par le chef de l'État lui-même en février dernier. Alors qu'il n'envisageait plus de supprimer l'école, mais d'en réformer l'entrée, il avait pointé du doigt son manque de diversité. Il avait estimé qu'il était nécessaire d'ouvrir les voies d'accès à des prestigieuses écoles de l'administration comme l'ENA à des jeunes d'origine modeste afin que plus "aucun gamin dans notre République se dise : 'Ce n'est pas pour moi'". Même si 29% de ses élèves sont boursiers, sa promotion actuelle n'a qu'un seul élève fils d'ouvrier.
70% de fils de cadres
Le manque de diversité et le manque d'attractivité, c'était également la conclusion du rapport Thiriez rendu en février 2020 au gouvernement, et commandé à l'avocat et énarque par Emmanuel Macron à l'issue du grand débat national, au cours duquel il s'était prononcé pour la suppression de l'école située à Strasbourg. Mais Frédéric Thiriez ne proposait pas à proprement parlé la suppression de l'école mais une refondation. "L’ENA serait remplacée par une grande 'école d’administration publique' (EAP), école d’application regroupant les administrateurs de l’État (ex-énarques) et les ingénieurs des corps techniques", lit-on dans le rapport.
La démocratisation voulue par les pères fondateurs de 1945 n’est pas au rendez-vous
Frédéric Thiriez, dans son rapport remis à Emmanuel Macron
"La démocratisation voulue par les pères fondateurs de 1945 n’est pas au rendez-vous. Les fils de cadres représentent toujours 70% des promotions et ce chiffre ne baisse pas depuis 30 ans. La création des classes préparatoires intégrées (CPI) n’a pu inverser la tendance, avec seulement sept réussites au concours en dix ans", écrit également Frédéric Thiriez.
Un candidat issu des "classes supérieures" a une chance sur 10 d’intégrer l’école, celui issu des "classes moyennes" une sur 15 et celui issu des "classes populaires" une sur 18. Les hommes et les élèves issus d'écoles et formations parisiennes sont également sur-représentés.
Il pointe également du doigt une scolarité qui "souffre de contradictions internes qui minent la formation" : "Comment se prétendre école d’application, alors que les élèves ne sauront qu’à la sortie quel sera leur métier ? Comment dispenser un enseignement utile alors que les élèves sont focalisés uniquement sur les épreuves de classement ?"
"L’obsession du classement, à l’ENA en particulier, pèse à ce point sur la scolarité qu’elle rend vain tout effort de modernisation et de diversification des enseignements", indique le rapport, celui-ci déterminant la distribution des postes qu’occuperont les énarques à leur sortie de l'école.
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