Manuel Valls répond aux menaces de Pierre Gattaz

Publié le 20 avril 2016 à 10h29
Manuel Valls répond aux menaces de Pierre Gattaz

TRAVAIL - Ce mardi, à l'occasion d'une conférence de presse mensuelle, Pierre Gattaz a demandé au gouvernement de corriger "rapidement" le texte de la loi Travail s'il veut poursuivre les négociations sur l'assurance-chômage. Manuel Valls appelle le responsable patronal à "respecter le Parlement".

"Politique de gribouille". Pierre Gattaz, patron du Mouvement des entreprises de France (Medef) a profité ce mardi d’une conférence de presse mensuelle pour fustiger le projet de loi travail et demander au gouvernement la correction de ce texte. "Si rien ne bouge d’ici trois semaines, nous demanderons la suspension des négociations sur l’assurance-chômage", a-t-il menacé.

Gattaz "pas à la hauteur"

Selon lui, la première version du texte, présentée mi-février et édulcorée depuis pour apaiser la colère de la rue, allait "dans le bon sens". La dernière, en revanche, "a provoqué une immense déception et une inquiétude" au patronat, a expliqué le responsable patronal. Et d’ajouter : "Le projet de loi ne donne pas aux entreprises les outils nécessaires pour retrouver le chemin du développement et créer de l’emploi. Il y a une très forte défiance des chefs d’entreprise vis-à-vis de ce texte".

À LIRE AUSSI >> Pétition, syndicats : Myriam El Khomri tente de déminer sur tous les fronts

Si Pierre Gattaz préfère parler de "mise en garde", Manuel Valls regrette cet "ultimatum" posé au gouvernement. Invité de France Info ce mercredi, le Premier ministre a déploré la "méthode" du président du Medef, parlant même "d'ultimatums [...] Prendre en otage la négociation de l'assurance chômage, c'est-à-dire sur le revenu de ceux qui ont perdu un emploi, c'est, je crois, ne pas être à la hauteur des responsabilités en tant que partenaire social".

"Quand on discute, on ne pose pas d'ultimatum"

Et d'enfoncer le clou : "Ni ces négociations, ni la loi sur le travail [...] ne deviendront l'otage d'enjeux internes au patronat. Je veux rappeler que la nation, c'est-à-dire les Français, a consenti un effort de plus de 40 milliards d'euros qui était nécessaire pour faire baisser le coût du travail, la fiscalité sur les entreprises qui avait trop augmenté entre 2008 et 2012, entre 2012 et 2014."

Un listing d'aides fait pour rappeler que le patronat a pu bénéficier du soutien inconditionnel de l'auteur de la tirade "J'aime l'entreprise". "Cet effort a été fait, avec des résultats […] Je crois à la négociation, au dialogue, au rôle des partenaires sociaux, au paritarisme […] Quand on discute, quand on négocie, on ne pose pas des ultimatums", a souligné le Premier ministre qui a fini par appeler Pierre Gattaz à "respecter le Parlement".

Ce projet de loi sur le travail, qui a connu plusieurs versions et suscité de nombreuses oppositions dont le mouvement Nuit debout, est "un texte équilibré, dynamique en faveur des entreprises, en faveur des entrepreneurs comme en faveur des salariés puisqu'il leur apporte de nouveaux droits et de nouvelles protections", a assuré le chef du gouvernement. Pas sûr que cela suffise à convaincre la patron du Medef, qui avait jusqu'ici montré toute sa sympathie au projet.

EN SAVOIR + 
>>  Réforme du Code du travail : les licenciements seront-ils facilités ? 
>> Réforme du Code du travail : comment seront payées les heures sup' ?
>>  Réforme du code du travail : les syndicats vont riposter, Valls droit dans ses bottes
>>  
"Non merci" : levée de boucliers des internautes contre la réforme du Travail
>>  
Code du travail : François Hollande ne veut pas du 49-3
>> 
"Créateur de chômage", "ne protège que les salariés"... Stop aux idées reçues sur le Code du travail


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info