Dans un courrier adressé le 18 décembre à la Première ministre, Marine Le Pen réclame la dissolution de "groupuscules extrémistes".Le but premier est d'afficher une prise de distance avec les groupuscules d'extrême droite, encore pointés du doigt récemment au cours de la Coupe du monde de football.
"Depuis de nombreuses années, notre pays est confronté à de multiples violences, émanant notamment de groupuscules extrémistes", écrivent la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen, et le député Jean-Philippe Tanguy, dans un courrier adressé à Elisabeth Borne et daté du 18 décembre. Condamnant des "actes inacceptables", ils demandent à la Première ministre de s'atteler rapidement à leur dissolution. Dans le viseur du Rassemblement national : les groupuscules d'extrême gauche, mais également d'extrême droite.
"Le Rassemblement national et ses représentants vous demandent d'entreprendre les procédures nécessaires pour enfin dissoudre ces associations groupusculaires, quel que soit leur profil politique, qui bafouent les lois de la République et les valeurs de la France", indiquent les auteurs de la lettre. "Les actions menées par l'ensemble de ces associations et militants sont malheureusement permises par un dangereux laxisme judiciaire et des dizaines d'années d'échecs politiques en la matière. Pourquoi l'État tolère-t-il ces groupes ? C'est inacceptable", poursuivent-ils.
Des groupuscules très liés au RN
Si le courrier ne cite personne, c'est pour que tout le monde comprenne bien que le RN vise les groupuscules d'extrême gauche, mais aussi ceux d'extrême droite, dont elle veut essayer de se démarquer. Ces derniers font parler d'eux régulièrement, et encore très récemment à l'issue de la demi-finale de Coupe du monde entre la France et le Maroc. Plusieurs membres de ces groupes identitaires ont été arrêtés, suspectés d'avoir organisé des "ratonnades", soit des expéditions punitives, brutales et racistes.
Le Monde a révélé que parmi eux, plusieurs étaient passés par Génération identitaire, dissout par Gérald Darmanin en janvier 2021. À l'époque, Marine Le Pen avait défendu la liberté d'expression à propos du groupe d'extrême droite radicale, dont plusieurs membres avaient exercé des responsabilités au RN et été investis à des élections sous l'étiquette du parti.
Aujourd'hui, il convient donc pour le RN de couper tous les liens et de poursuivre son entreprise de dédiabolisation et de respectabilité. Marine Le Pen ne souhaite plus que sa formation politique, premier parti d'opposition avec 89 députés à l'Assemblée nationale, soit associé à ces groupuscules. Dans cette même optique, elle a porté plainte contre le député LFI Louis Boyard, qui avait estimé après la rencontre sportive que "l’élection des 89 députés RN a libéré la violence d’extrême droite".
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