ELECTIONS - L'ancien députée Marion Maréchal est l'invitée de LCI dimanche à 18 heures. Retirée officiellement de la vie politique depuis deux ans, rare devant les caméras, elle a pourtant multiplié les signaux ces derniers mois, notamment pour défendre "l'union des droites" conservatrices.
"J'ai quitté la vie électorale, mais je ne me suis jamais interdite de participer au débat public". Marion Maréchal, officiellement retirée de la politique depuis deux ans, décrivait ainsi sa nouvelle vie dans une longue interview publiée, en avril, dans le magazine conservateur Valeurs actuelles. Un entretien, calibré juste avant la campagne officielle des européennes, qui n'avait rien d'un témoignage de jeune retraitée.
L'ancienne députée, qui ne se mêle pas publiquement de politique - "je ne suis pas là pour dire à ceux qui y sont restés ce qu'ils doivent dire, faire ou penser", assurait-elle - y lançait pourtant ses foudres contre Emmanuel Macron, qui "ne comprend rien à l'âme des peuples", et qui est dépourvu de "vision de la société".
Tout en assurant n'avoir "pas de plan" d'avenir, la directrice de l'Issep (l'école de sciences politiques qu'elle a fondée) semait quelques idées pour son camp, celui de la "droite enracinée".
"Penser la puissance implique d’abord une conscience de soi. Être capable de se définir dans des frontières géographiques, culturelles. Les élites européennes sont frappées d’amnésie historique." Retrouvez l'intégralité de mon entretien sur l' #Europe au magazine @valeurs . 1/3 pic.twitter.com/U0drlhDXvW — Marion Maréchal (@MarionMarechal) 24 avril 2019
Croisade pour "l'union des droites"
Au cours de l'année écoulée, l'ancienne députée frontiste, petite-fille de Jean-Marie Le Pen, n'a en réalité jamais cessé de diffuser ses idées, d'interviews en conférences. Si elle s'est montrée discrète lors de la campagne de Jordan Bardella, l'ex-tête de liste RN en France, Marion Maréchal s'est affichée en mai en Italie, où son compagnon, membre de la Ligue de Matteo Salvini, menait campagne. En avril, elle était présente au Forum économique organisé par le pouvoir russe à Yalta, en Crimée annexée, au même titre que Thierry Mariani, l'ancien ministre sarkozyste qui a rejoint le RN. Elle y a défendu l'arrêt des sanctions de l'UE contre la Russie.
En décembre, au lendemain de Noël, elle publiait une tribune dans le même Valeurs Actuelles, pour y évoquer l'islamisme. En novembre, devant le collectif Audace, elle défendait le principe de l'union des droites néoconservatrices, après avoir invité lors de ses conférences à l'Issep le polémiste Eric Zemmour, auteur du Destin français, et l'ancien député Jean-Frédéric Poisson, pour un débat sur "l'islam à la conquête de l'Occident". On l'a vu également fin novembre, manifestant aux côtés de Gilets jaunes sur les Champs-Elysées.
Il y a quelques jours, l'ex-députée brisait à nouveau son silence très théorique pour dénoncer l'arrêt des soins - finalement annulé par la justice - de Vincent Lambert. Bref, Marion Maréchal n'a jamais cessé de s'exprimer. Mais elle le fait non plus dans le champ politique mais, selon ses termes, dans celui de la "métapolitique". Ce qui ne la rend manifestement pas moins audible auprès de sympathisants qui guettent, désormais, la moindre de ses interventions.
Les enseignements du scrutin européen
En acceptant de revenir devant les caméras, dimanche à 18 heures sur LCI, Marion Maréchal semble toutefois franchir un nouveau cap. Une semaine après un scrutin européen qui a vu la liste RN arriver en tête et la droite s'étioler, on peut supposer que la figure montante de la droite conservatrice - qui devance Laurent Wauquiez dans les enquêtes de popularité auprès des sympathisants de droite - tirera ses propres conclusions de la situation politique pour adresser un message à son camp, et au-delà.
Ces derniers mois, elle a défendu à plusieurs reprises son mantra : le principe d'une "union des droites" au-delà des appareils politiques. Elle fustigeait ainsi en avril "le positionnement populiste" - longtemps pratiqué par Marine Le Pen -, "une impasse électorale" selon elle, estimant qu'il fallait parler aux classes populaires mais aussi "s'adresser à la classe moyenne et haute". En clair : parler à cet électorat de la bourgeoisie conservatrice qu'était censée capter la candidature LR de François-Xavier Bellamy, et dont le rapprochement permettrait aux nationalistes de briser le fameux "plafond de verre" qui se reproduit d'élection en élection, empêchant l'extrême droite de s'approcher du pouvoir. "Il faut rassembler les droites, dire qu'il y a plein d'idées en commun, des valeurs communes, aller au-delà des querelles de chapelle", défendait récemment, sur la même ligne, le maire de Béziers Robert Ménard. "Le RN se heurte à un plafond de verre : la réserve de voix est chez LR", plaidait aussi, vendredi sur LCI, Erik Tegnér, ce jeune militant LR qui défend depuis plusieurs moins le principe d'une alliance, et poursuit lui-même des études à l'Issep.
Au moment où une partie des ténors de LR semblent plaider, autour de Gérard Larcher, pour une alliance avec les centristes, où d'autres appellent les militants LR à rejoindre la majorité d'Emmanuel Macron, la droite radicale pourrait être tentée, de son côté, de siphonner les sympathisants de l'aile droite des Républicains qui avaient suivi jusqu'ici Laurent Wauquiez. Avec, comme cheval de Troie, Marion Maréchal. A un détail près : Marion Maréchal, à l'aise dans ses habits d'éminence grise, ne semble pas disposée, pour le moment, à revenir dans l'arène politique.
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