Marlène Schiappa : "J'étais féministe bien avant que Beyoncé n’écrive le mot dans ses concerts"

Publié le 24 mars 2021 à 10h37, mis à jour le 24 mars 2021 à 11h02

Source : Sujet TF1 Info

RÉSEAUX SOCIAUX - Marlène Schiappa était l'invitée de l'InstaLive politique, mardi soir sur le compte Instagram de TF1. Elle a abordé avec Adrien Gindre, rédacteur en chef du service politique de TF1-LCI, les grands sujets d'actualité.

Marlène Schiappa, était l'invitée mardi soir de notre InstaLive politique, sur le compte Instagram de TF1, en compagnie d'Adrien Gindre, rédacteur en chef du service politique de TF1-LCI. Harcèlement, polémique autour de Pierre Ménès, subventions à une mosquée de Strasbourg, crise sanitaire, la ministre déléguée à la Citoyenneté a répondu aux questions des utilisateurs. Voici ce qu'on peut en retenir.

Schiappa victime de "raids numériques"

À l'occasion de cet InstaLive, Marlène Schiappa a révélé avoir été récemment contrainte de passer son compte en mode privé en raison de "raids numériques avec menaces de mort caractérisées". "J'ai fait un signalement à la plateforme Pharos et j'ai déposé plainte", a indiqué la ministre. Elle a également estimé que face aux menaces, les réseaux sociaux comme Twitter finissent par suspendre les comptes à l'origine des menaces, mais que le délai est parfois trop long. "7 ou 8 jours de harcèlement, c'est beaucoup pour un ado", a-t-elle estimé. 

"Vous pouvez faire un signalement en ligne sur Pharos. Vous pouvez également aller déposer plainte à la gendarmerie ou au commissariat", a-t-elle rappelé. "La réponse doit être graduée, en fonction de l'attaque sur les réseaux sociaux."

"Je soutiens les femmes journalistes sportives"

Marlène Schiappa a également été interrogée à propos de la mise en cause de Pierre Ménès pour atteintes sexuelles par la journaliste sportive Marie Portolano, à propos d'un documentaire recoupé au montage. Si le journaliste a manifesté des regrets à ce propos, il a également estimé que l'on ne pouvait "plus rien dire"

"Je trouve incroyable qu’il y ait des gens pour dire encore qu'on ne peut plus rien faire, plus rien dire. Oui, en 2021, on ne peut plus agresser ses collègues de travail, embrasser sur la bouche, attraper les fesses. On peut partager un espace de travail sans s’agresser", a martelé la ministre. "Je soutiens les femmes journalistes sportives qui prennent la parole sur ce sujet. On a beaucoup évolué, on s’indigne de ces phénomènes. Mais effectivement, du sexisme, il y en a encore. Des femmes sont virées de l’antenne quand elles annoncent leur grossesse. C’est illégal et peut être encore tabou."

Marlène Schiappa a de nouveau défendu le principe des quotas, citant la réussite de la loi Copé-Zimmermann relative aux conseils d'administration des entreprises. "Quand il n'y a pas de quota, il n'y a pas de femme. Les quotas apportent peut-être une réponse temporaire à ce problème."

"J'étais féministe bien avant que Beyoncé n’écrive le mot dans ses concerts"

Interrogée sur Gérald Darmanin, qui fait l'objet d'accusations de viol, la ministre a martelé qu'elle ne "faisait pas la morale aux autres", préférant insister sur son engagement féministe, qui remonte à il y a longtemps. "Sur le plan du féminisme, je sais très bien où je me situe. Je suis quelqu’un qui était féministe bien avant que Beyoncé n’écrive le mot féministe dans ses concerts, bien avant qu’il n’existe un ministère des droits des femmes de plein exercice (…) J’étais féministe quand ce n’était pas à la mode, quand c’était pas payé, quand c’était bénévole, et j’avais 14 ans et je faisais de l’écoute et de l’alphabétisation des femmes (…) Sur le plan du féminisme, je n’ai absolument pas à rougir des mesures politique qu’on a pris depuis 4 ans. Je le dis très tranquillement : jamais un gouvernement n’a fait autant pour l’égalité femmes-hommes que le gouvernement d’Emmanuel Macron depuis 2017". 

La mairie écolo de Strasbourg sous le feu des critiques

Marlène Schiappa a également été interrogée au sujet de la polémique naissante à propos d'une subvention de 2,5 millions d'euros votée par la mairie écologiste de Strasbourg au profit de la construction d'une mosquée gérée par l’association Mili Görüs, proche de la Turquie, et qui a refusé de signer la "charte des principes pour l'islam de France". 

À l'instar du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, la ministre déléguée à la Citoyenneté a dénoncé l'initiative de la mairie. "La municipalité de Strasbourg s’est déshonorée deux fois", a-t-elle jugé. "Elle a voté une subvention pour un groupe qui a décidé de ne pas signer la charte des principes de l'islam, qui considère que les règles religieuses de l’islam seraient supérieures aux règles de la République. Et elle a refusé de voter une résolution qui condamne l’antisémitisme. Je crois que l’argent public, les impôts des gens, n’ont pas à financer une mosquée lorsqu’elle est portée par un groupe qui refuse l’égalité entre les femmes et les hommes, qui promeut un islam politique."

Carnaval à Marseille : "À 6500, les gars, c'est non"

La ministre a également eu l'occasion de revenir sur les mesures sanitaires, que le gouvernement a durci, jeudi dernier, dans 16 départements sous tension. L'occasion d'adresser un message à ceux qui exprime un ras-le-bol face à une situation qui dure depuis un an.

"Une grande partie des Français respecte très bien les mesures barrières", a-t-elle expliqué. "Maintenant, il y a aussi des gens qui ne les respectent pas. A Marseille, 6500 personnes ont participé à un carnaval au mépris de toutes les règles. À 6500, les gars, c’est non. J’appelle d'ailleurs tous ceux qui ont participé à se faire tester." 

"Oui, on en a tous marre, les apéros zoom, on en a marre, tout ça nous manque", a poursuivi Marlène Schiappa. "La fête, et même les odeurs de sueur nous manquent... Mais comme disait Albert Camus, 'un homme ça s’empêche'. Même si on a très envie, on ne le fait pas. L’enjeu, c'est de faire en sorte que les réanimations ne soient pas saturées."

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La rédaction de TF1info

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