MUNICIPALES - Invitée politique d'Elizabeth Martichoux ce mardi 10 mars, Martine Aubry, maire PS de Lille, brigue un quatrième mandat. Celle qui avait promis de ne pas se représenter en 2020, avant de se raviser, explique sur LCI les raisons de son choix.
Vingt-cinq ans après son arrivée à Lille sous le parrainage de Pierre Mauroy, Martine Aubry brigue un quatrième mandat de maire. Un dernier tour de piste pour l'édile socialiste qui pourrait être contrarié par les écologistes d'EE-LV, emmenés par Stéphane Baly. Dans un sondage Ifop paru mi-février, quatorze points séparent Martine Aubry (PS), en tête (35 %), de Stéphane Baly (EELV), deuxième. Mais peut-il s'agir du mandat de trop ?
A ce sujet, la question d'un téléspectateur a été posée par Elizabeth Martichoux : "Vous n'avez pas su préparer la relève, vos troupes sont faméliques, ne craignez-vous pas de faire le mandat de trop comme Jean-Claude Gaudin à Marseille ?", demande Guillaume, 35 ans, fonctionnaire.
"J'ai beaucoup mûri la décision, j'ai beaucoup hésité avant de me représenter", admet Martine Aubry après avoir rejeté la comparaison avec le maire de Marseille. "Avant que quiconque me pose la question, j'avais jugé sain après trois mandats en tant que maire de Lille de m'arrêter. Non pas que je n'aie pas préparé car, je sais très bien qui peut, à la fin de ce mandat, reprendre la ville... mais dans une période où les Français, donc les Lillois, se sentent vulnérables, on a l'impression d'un défi énorme devant nous. Je pense qu'on a le défi de l'écologie mais aussi celui de la justice sociale. Il n'y aura pas de transition écologique dans la ville, que nous avons déjà commencée et sur laquelle nous devons aller plus loin (...), si on n’entraîne pas tout le monde", assure-t-elle.
"Je suis enthousiaste"
Dans cette course au beffroi, Marine Aubry ne masque pas un engouement consolidé par l'avance confortable qui assurerait une réélection sereine à la maire sortante : "Je pense qu'il faut tenir les deux bouts et que mon équipe est en capacité de le faire", ajoute-t-elle. "Il faut de la compétence, du courage et pas de versatilité. Quand j'ai décidé de me présenter après une grande réflexion, les Lillois m'ont dit : 'On a confiance en vous, quand vous dites, vous faites, merci de rester avec nous.'" D'où le nom de sa campagne "Lille en commun, Lille en Confiance". "J'ai hésité, mais pour ma passion pour Lille et les Lillois, je suis enthousiaste. Beaucoup des réponses aux grands enjeux, y compris démocratiques, viendront des villes. Et je n'y serais pas allée par obligation."
Martine Aubry s'exprime par extension sur la France menacée par le coronavirus : "Le pays traverse une vraie crise morale. Personne sait comment il va vivre demain. Les retraites en rajoutent dans les inquiétudes".
Interrogée sur le 49.3 de la réforme des retraites, elle ajoute : "Aujourd'hui, il n'y a pas un Français qui sait ce qu'il va toucher à la retraite (...) Le 49.3 est une erreur, un mépris du Parlement. La majorité n'est pas là pour appuyer sur un bouton, mais pour écouter les Français."
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