POLITIQUE - Matthias Fekl, secrétaire d'Etat au Commerce extérieur et au Tourisme depuis 2014, remplace Bruno Le Roux au ministère de l'Intérieur. Ce dernier a démissionné mardi, rattrapé par les soupçons autour des contrats de ses filles à l'Assemblée nationale. La passation de pouvoir entre les deux hommes a eu lieu mercredi matin, place Beauveau.
Encore une fois, il va devoir jouer les pompiers de service. Le 4 septembre 2014, Matthias Fekl était rentré au gouvernement en tant que secrétaire d'Etat au Commerce extérieur et au Tourisme, après une autre affaire : celle qui avait conduit au départ précipité de Thomas Thévenoud, à cause de sa "phobie administrative", seulement neuf jours après sa nomination.
Ce mardi 21 mars, c’est après la démission de Bruno Le Roux, suite aux révélations sur l’emploi de ses deux filles mineures à l’Assemblée nationale, que le "Monsieur rattrapage de démission catastrope" du PS s’est vu attribuer sa nouvelle promotion.
Encore peu connu du grand public, ce jeune loup de 39 ans, diplômé de Normale Sup, Science Po et l’ENA, incarne la nouvelle génération du PS. Membre du Parti socialiste depuis 2001, cet ancien strauss-khanien, soutien de François Hollande à la primaire de 2011 et ouvertement anti-Macron, a été l'un des premiers à rallier Benoît Hamon après sa victoire face à Manuel Valls, en janvier dernier, lors de la primaire de la gauche.
"Quelqu’un de bien, travailleur, loyal et sérieux"
Né à Francfort-sur-le-Main d'un père allemand et d'une mère française, Matthias Fekl a grandi à Berlin avant de rejoindre Paris pour ses études, et a conservé la double nationalité française et allemande. Ancien élu au conseil municipal de Marmande, il a été député du Lot-et-Garonne de juin 2012 à son entrée au gouvernement en septembre 2014. Au sein du PS, on le présente comme "quelqu’un de bien, travailleur, loyal et sérieux".
Matthias Fekl connaît bien les rouages du PS, où il a occupé les fonctions de premier secrétaire fédéral du Lot-et-Garonne, puis de secrétaire national en charge des institutions. C’est lui qui a dû gérer la douloureuse élection législative partielleà Villeneuve-sur-Lot après l’affaire Cahuzac, en juin 2013. Le 4 octobre dernier, il avait annoncé le lancement d 'un mouvement politique, baptisé Movida (pour "Mouvement pour la vie des idées et des alternatives"), avec l'objectif de"porter la gauche de demain".
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