Gérald Darmanin a confirmé jeudi soir une opération à venir contre la délinquance et l'immigration illégale à Mayotte.Le ministre de l'Intérieur n'a pas précisé à quelle date elle serait lancée.
C'était un secret de polichinelle, c'est désormais officiel. Gérald Darmanin a annoncé jeudi qu'une opération d'envergure contre la délinquance et l'immigration illégale à Mayotte aurait lieu dans les prochaines semaines. Baptisée "Wuambushu", qui peut vouloir dire en mahorais "reprise" comme "poil à gratter", elle a été validée par Emmanuel Macron en conseil de défense.
Nous allons redoubler d’activité contre la délinquance locale
Gérald Darmanin
C'est la première fois que le ministre de l'Intérieur s'exprime sur ce sujet, depuis les récentes révélations du Canard Enchaîné et plusieurs médias. "Quatre escadrons de gendarmes mobiles, des policiers de la CRS-8, spécialistes de la lutte contre les violences urbaines, au total 510 membres des forces de l’ordre" ont été envoyés ces derniers jours dans l'archipel. Côté justice, "six magistrats et sept greffiers, ainsi que quinze agents de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ)", ont été dépêchés.
Grâce à ces renforts, "nous allons redoubler d’activité" contre la délinquance locale, assure le ministre, qui évoque une "quarantaine de bandes criminelles organisées".
L'objectif est également d'expulser les migrants illégaux, majoritairement originaires de l'archipel voisin des Comores, installés dans des quartiers particulièrement insalubres, appelés "bangas". "Nous prendrons le temps nécessaire" pour la destruction de ces habitats, "toujours sur autorisation du juge, car il va de soi que nous relogeons les personnes conformément au droit", souligne Gérald Darmanin.
Pas (encore) de date officielle
Le gouvernement ne se prononce pas sur une date de début d'engagement de ces forces dans l'archipel, 101e département français situé à mi-chemin entre Madagascar et l'Afrique. "Les opérations d’ordre publique à Mayotte, c’est tous les jours", balaye le ministre de l'Intérieur. Selon une source proche du dossier à l'AFP, l'opération devrait débuter la semaine prochaine et durer au moins deux mois.
Pour rappel, plusieurs associations, dont la Ligue des droits de l'Homme (LDH), se sont inquiétées dans un communiqué commun que "la France place ainsi des mineurs dans des situations de vulnérabilité et de danger intolérables". Le président des Comores, toutes proches, Azali Assoumani, a de son côté déclaré à l'AFP espérer "que l'opération sera annulée", reconnaissant "n'avoir pas les moyens de (la) stopper par la force". D'intenses tractations ont eu lieu ces dernières semaines entre Moroni et Paris, laissant planer la possibilité d'un accord de dernière minute. Visiblement sans succès.
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