McKinsey : Olivier Véran réfute toute "dérive" ou "abus" du gouvernement pendant la crise du Covid

M.L (avec AFP)
Publié le 28 novembre 2022 à 13h55

Source : TF1 Info

Deux informations judiciaires ont été ouvertes, visant les campagnes présidentielles d'Emmanuel Macron, accusé d'avoir favorisé le cabinet privé McKinsey dans l'attribution de contrats publics.
Bruno Le Maire a reconnu dimanche des "abus" et une "dérive" par le passé, ce qu'Olivier Véran a rejeté ce lundi, disant "ne pas comprendre" les allégations de favoritisme.

Alors que les campagnes présidentielles d'Emmanuel Macron sont actuellement scrutées par la justice, les membres du gouvernement ne semblent pas au diapason sur la ligne à adopter face aux accusations. Ce lundi, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a pris le contre-pied lundi du ministre de l'Économie Bruno Le Maire, réfutant toute "dérive" ou "abus" à propos de l'éventuel favoritisme dont aurait bénéficié le cabinet de conseil privé McKinsey sur des contrats publics.  

Deux informations judiciaires ont été ouvertes par la justice sur l'intervention des cabinets de conseil dans les campagnes électorales du président, en 2017 et 2022, pour tenter de savoir si ceux-ci n'auraient pas indûment été ensuite favorisés dans l'attribution de contrats publics. Parmi eux, McKinsey, un cabinet américain déjà au cœur de polémiques au printemps dernier. Bruno Le Maire avait reconnu dimanche des "abus" et une "dérive" dans le passé dans le recours important des ministères aux cabinets de conseil pour mener des politiques publiques. Une ligne que ne partage pas Olivier Véran, qui a dit sur France Inter "ne pas comprendre" l'accusation de favoritisme. 

Pendant la crise sanitaire, "on n'avait vraiment pas le choix"

"Je ne sais pas ce que c'est qu'une dérive ou un abus, je sais que quand j'ai eu besoin de rattraper l'Allemagne dans la campagne vaccinale (contre le Covid-19, ndlr), j'ai fait appel à une entreprise qui venait de conseiller l'Allemagne dans l'élaboration des centres de vaccination", a déclaré le porte-parole du gouvernement, qui fut ministre de la Santé entre févier 2020 et mai 2022. 

Tout au long de cette période, Olivier Véran a passé 54 commandes avec le cabinet McKinsey, pour 27 millions d'euros, "sur un montant total lié à la crise Covid qui se compte en milliards", a-t-il précisé, comme le rapporte le site de France Inter. "Ce n'est pas que je dis que je ne suis pas d'accord ou non" avec Bruno Le Maire, c'est que dans la crise Covid, "on n'avait vraiment vraiment pas le choix", a-t-il poursuivi. 

"Moi, je n'ai pas constaté d'abus, dans mon ministère", a insisté l'ancien ministre. "On a un système de carrousel, qui fait qu'à tour de rôle les entreprises se voient attribuer des contrats", a-t-il ajouté, décrivant des procédés "super clairs et transparents"

Rappelant le mot d'ordre du président Emmanuel Macron de "réduire la voilure sur les contrats passés avec les cabinets privés", Olivier Véran a regretté que l'État n'ait "plus les compétences suffisantes pour, tout seul, arriver à tout gérer". "Il y a eu les programmes de réduction des fonctionnaires dont certains présidents se sont faits les hérauts", a-t-il rappelé. À l'époque, "l'État a considéré que ce n'était plus à lui de garder des fonctionnaires (...) et qu'il passerait par du privé quand il en aurait besoin", a-t-il déploré, appelant à "réinternaliser" certaines compétences manquantes.


M.L (avec AFP)

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