DÉÇUS - Une centaine de militants LREM annoncent mardi leur départ du mouvement d'Emmanuel Macron, selon une information de France Info. Ils dénoncent les conditions dans lesquelles le nouveau délégué général du parti, Christophe Castaner, sera élu le 18 novembre, et plus généralement le manque de démocratie dans la formation.
C'est la première faille au sein de La République en marche. Une centaine de militants du mouvement d'Emmanuel Macron, dont des élus, annoncent mardi, dans un communiqué, qu'ils démissionnent, mécontents de la façon dont le parti organise l'élection de son nouveau délégué général.
Selon le communiqué, dévoilé par France Info, ces marcheurs déçus dénoncent notamment le manque de démocratie au sein de LREM, un mouvement qui revendique 380.000 adhérents mais où les seuls membres du Conseil - un peu moins de 300 personnes - désigneront Christophe Castaner, par ailleurs seul candidat en lice, le 18 novembre prochain.
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La prime aux "jeunes loups"
Au-delà de l'élection prévue de Christophe Castaner, ces sympathisants dénoncent aussi un dévoiement des principes fondateurs d'En Marche. "Puisque le choix a été fait de ne contrôler aucune entrée et de permettre un accès libre à tous, il fallait dès le départ faciliter le travail de la gouvernance en installant des instances internes pour réguler les dérives et éviter aux vieux comme aux jeunes loups, qui avaient flairé la bonne affaire, de mettre hors-jeu la base militante lanceuse d'alerte sur ces jeux politiques pervers", déplore le communiqué.
Les démissionnaires estiment que "les nouveaux statuts" du parti, "avec une représentativité très affaiblie de la base militante, ne permettent ni la liberté d'opinion et d'expression, ni une critique interne du pouvoir contre ses propres abus". "Sous les poids des process marketing, des #LoveLaREM, #LoveLaTeamMacron, les piliers de la démocratie se sont effondrés entraînant dans leur chute l'engouement et la motivation des marcheurs", ajoutent les militants.
Démission avant le congrès
Ceux qui se présentent comme les "100 démocrates", soit une centaine d'adhérents, des élus, des référents et des animateurs locaux dont les noms ne sont pas détaillés dans le communiqué, transmettront leurs lettres de démission par voie d'huissier à la veille du congrès de LREM, samedi à Lyon.
Au lendemain des investitures pour les élections législatives, en mai dernier, un petit groupe de déçus avait déjà menacé de créer un mouvement concurrent pour protester contre la façon dont les candidatures avaient été choisies par la direction du parti.